TIC : quelles bonnes résolutions faut-il prendre pour 2014 ?

Numéro dossier: 85

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2013, c’était l’année de l’espoir pour les TIC en Algérie. Lancement de la 3G, augmentation du débit d’Internet, amélioration de l’infrastructure de la fibre optique, développement de l’ADSL à travers le territoire national, on ne compte plus les projets et annonces qui ont été faites. Certaines promesses ont été tenues, d’autres n’ont jamais vu le jour. Mais le plus important est ailleurs. Le plus important est que les TIC ont réussi à interpeller les consciences et susciter le débat en Algérie. Quant à 2014, c’est l’année où l’Algérie n’a pas le droit à l’erreur. Notre pays ne peut plus se permettre le luxe d’accuser encore des retards.


En 2013, les technologies de l’information et de la communication ont opéré dans notre pays des changements considérables sur nos habitudes et nos comportements qui ont nettement changé, mais la question que nous nous posons ici est : où en sommes-nous aujourd’hui, au début de 2014, avec la stratégie e-Algérie 2013, ce plan d’action qui visait à promouvoir définitivement les TIC dans notre pays ? Quel bilan peut-on dresser de cette stratégie multisectorielle, adoptée dans la perspective d’utiliser les technologies de l’information et de la communication comme un puissant levier de développement économique et social ? Ce plan centré sur 13 axes majeurs visant à renforcer les performances de l’économie nationale par l’intégration des TIC a-t-il réellement été mis en œuvre par notre Etat ? Les promesses ont-elles été tenues ? Est-ce que cette politique sectorielle qu’a engagé l’Algérie en 2000 a réussi à conduire l’Algérie vers la société de l’information et de l’économie numérique ? La réalité quotidienne vécue par les acteurs et professionnels des TIC en Algérie fournit des réponses à toutes ces questions.

Durant l’année écoulée, force a été de constater que le plan e-Algérie est resté surtout à l’état de maquette.  En effet, le projet « e-Algérie 2013 »  a bel et bien piétiné en 2013 et ce, en raison de l’environnement « mal adapté » à l’évolution des TIC dans notre pays, reconnaît le responsable du programme e-Algérie 2013 au ministère de la Poste et des TIC, Chérif Ben Benmahrez.



L’usage des TIC dans l’administration publique : des résultats en deçà des attentes



Pour rendre l’administration publique plus efficace et la mettre au niveau des administrations du monde entier où les TIC sont introduites, le projet e-Algérie s’est centré sur un premier axe, celui de l’introduction des TIC et le renforcement de leur usage au sein de l’administration publique afin d’opérer une transformation importante de ses modes d’organisation et de travail. Malheureusement, en Algérie, nos administrations sont encore loin de mettre au service de leurs clients un système d’information performant.

A travers le territoire national, plusieurs administrations ne bénéficient pas de site en ligne bien alimenté et qui permet aux citoyens de se renseigner ou de connaître les démarches administratives à suivre pour une quelconque procédure. Il est à signaler également que même les administrations qui ont des sites internet ne s’occupent pas de l’actualisation de leurs contenus, ce qui ne permet pas de faciliter la tâche aux citoyens.

Pis encore, l’état civil d’un grand nombre de nos communes n’est toujours pas informatisé. On se bouscule toujours devant les annexes administratives de nos APC pour retirer nos actes de naissance. Et pourtant, le gouvernement s’est engagé à lancer l’informatisation de ces services. Il s’est même engagé à permettre aux Algériens de retirer leurs documents administratifs via Internet. L’annonce a été officiellement faite en 2013, mais rien de concret n’a encore été mis à la disposition des citoyens algériens. En 2014, la vulgarisation des TIC dans nos administrations sera à coup sûr le défi majeur en Algérie.



L’usage des TIC au niveau des entreprises : une prise de conscience des insuffisances  

 

Les entreprises algériennes, en dépit de plusieurs atouts qui devraient les aider à mieux intégrer le marché mondial dont les ressources significatives, une population jeune et une situation géographique stratégique, demeurent encore loin de l’évolution souhaitée en matière de technologies de l’information et de la communication. Il est vraiment déplorable de constater que plusieurs entreprises ont du mal à utiliser les TIC pour aligner leurs entreprises sur les défis de la mondialisation. Pourtant, ces TIC ont pour principal rôle de réduire les variations dans les processus d’affaires et aussi de permettre à l’entreprise de comprendre ses choix stratégiques.

A ce propos, Ali Kahlane, expert et président de l'AAFSI, nous a déclaré que " nombreuses sont les PME/PMI qui vivent encore dans le Moyen-âge numérique et qui ne sont pas au diapason des évolutions constatées dans d’autres pays, notamment maghrébins ". Dans ces conditions, les chefs d’entreprises ont pris conscience de l’urgence de procéder au développement des mécanismes et des mesures incitatives qui permettent l’accès des ménages et des très petites entreprises aux équipements et aux réseaux des TIC.

De nombreuses entreprises ont, d’ailleurs, entrepris des investissements en interne dans ce domaine et d’autres offrent des formations à leur personnel. En 2013, nos entreprises ont compris la nécessité d’emprunter le train rapide des TIC. Ali Kahlane a répondu à quelques-unes de nos questions. Voici ce qu'il nous révèle...