L’Open Source : Explosion des communautés en Algérie

Numéro dossier: 66

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Libre Day : la parenthèse Open Source d’Algeria 2.0


Tout le monde s’équipe de badges à l’entrée du Cyberparc. A Sidi Abdellah, Algéria 2.0, « l’événement web qui compile les événements web », s’est tenu pour la première fois du 18 au 21 avril dernier. Au rez-de-chaussée, la salle de conférence abritera 4 présentations toutes axées sur le logiciel libre en ce vendredi 20. Un rendez-vous entre « Open Sourciens », curieux et passionnés, en attendant la prochaine GNU/Linux Install Party. En traversant le hall d’entrée, on peut lire le programme: « Philosophie du logiciel libre »… « Les licences libres »… « Modèles économiques Open Source-Portabilité sur le marché Africain »…et « L’expérience OpenGovTN et la campagne #7ell ». Le Libre Day porte décidément bien son nom.

Sous le haut patronage du Ministère de la Poste et des TIC, le club Open Minds organise la journée en partenariat avec l’ANPT et le Cyberparc. Le temps de le réaliser, Nazim Wahid Djafar prend le micro. Administrateur système Unix au centre informatique d’Algérie Télécom, le premier conférencier prêche la bonne parole du libre et anime « La philosophie du Libre ». Oui, l’Open Source, c’est toute une philosophie, on ne dit pas « piratage », on dit « partage », et le partage n’est absolument pas incompatible avec des modèles économiques rentables.

« Il y a cette vieille idée reçue que Libre égale gratuit, ce n’est pas tout à fait ça ! ». En effet, le libre permet avant tout d’utiliser, d’étudier, de copier, d’améliorer, et de publier les améliorations que l’on a créé pour le logiciel.


Payer pour une utilisation limitée… ou partager pour une utilisation optimale…


Ces libertés permettent à la communauté Open Source de constamment améliorer leurs logiciels, mais pas seulement. Quand on achète un smartphone dont le système d’exploitation n’est pas libre, comme l’iPhone par exemple, on ne peut pas y installer les applications que l’on veut. Elles doivent toutes être validées par le constructeur. Apple peut même purement et simplement supprimer une application que vous installez sur VOTRE téléphone… L’outil que vous payez ne vous appartient concrètement pas complètement.

Quand on navigue sur Internet et que l’on utilise Flash Player d’Adobe, qui n’est pas en Open Source, il y a une information qui est automatiquement saisie et qui peut être partagée avec d’autres sites, ce qui fait que vous n’avez aucune espèce d’intimité sur le Web. Tout ce que vous y faites est sous surveillance… Il en est autrement quand vous êtes sur de l’Open Source, parce que c’est vous qui pilotez l’ensemble des programmes. Prenons Ubuntu par exemple. Ubuntu est une distribution GNU/Linux, un système d’exploitation pour votre ordinateur qui ne laisse pas ces logiciels malveillants s’exécuter seuls. Les systèmes Open Source considèrent tous les fichiers comme étant un « ensemble de données », même un virus ne peut faire aucun dégât vu qu’il n’a pas le « droit » de se lancer.


Le Libre n’est pas né de la dernière pluie


L’Open Source porte ce nom parce que tout un chacun peut accéder au code source du logiciel, et ceci n’est pas une invention récente. Il en a en fait toujours été ainsi, puis les licences propriétaires sont venues se greffer sur le monde du logiciel et diminuer les libertés de l’utilisateur. Le conférencier reviendra aussi sur l’épopée du libre initiée par Richard Stallman dans les années 80 et retracera l’histoire de l’Open Source jusqu’à nos jours. La liberté de copier un logiciel en Open Source en fait de parfaits candidats pour les structures publiques ou les grandes entreprises.

Des économies substantielles peuvent être faites en déployant un parc informatique en Open Source. En parlant économie justement, les revenus de l’Open Source sont générés par le développement spécifique des logiciels pour telle ou telle entreprise, ou encore par la formation des utilisateurs aux logiciels Open Source. Le domaine de l’éducation a tout à gagner en proposant aux élèves des outils Open Source, d’abord en termes de coûts, mais aussi en termes d’éducation à la « culture du choix ». La culture du choix, c’est quand le consommateur sait qu’il existe plusieurs alternatives pour le système d’exploitation du PC qu’il achète…

Combien de fois vous a t-on donné le choix de votre système d’exploitation ? Question à méditer. Il existe déjà plusieurs logiciels en Open Source que l’on utilise au quotidien sans le savoir. L’exemple le plus éloquent est certainement celui de Mozilla Firefox, un navigateur internet en open source, sans compter tous les logiciels libres qui servent à l’architecture même des sites que l’on visite sur le Web, comme Joomla pour ne citer que lui. (suite p.3)