Bilan des TIC en 2010 en Algérie : une progression à vitesse d’escargot

Numéro dossier: 0

Index de l'article

Internet, par exemple, a connu durant l’année écoulée une évolution en termes de pénétration de même que le nombre d’internautes a sensiblement augmenté à travers les différentes régions du pays.


Durant les années précédentes, la plupart des internautes étaient concentrée au centre, représentant ainsi 50% de l’ensemble des utilisateurs d’Internet. Durant l’année 2010, nous avons constaté une évolution significative dans les autres régions du pays. A l’Ouest, le pourcentage est passé de 15,68% à 21,8% en une année. Au sud du pays, les internautes sont passés de 9,36% à 12,4%. Une étude effectuée par l’agence Med&Com dévoile par ailleurs que durant l’année 2010, beaucoup de nouveaux internautes sont venus renforcer les rangs des mordus de la Toile. Sur les 18 064 personnes interrogées dans le cadre de cette étude, 20% ne se connectent à Internet que depuis une année. La durée de connexion au réseau mondial a, elle aussi, évolué puisque 66,7% des internautes se connectent plusieurs fois par jour au moment où 42% restent collés à leurs écrans 20 heures par semaine. La généralisation d’Internet est, faut-il le rappeler, étroitement liée à la fluidité de la connexion.

Afin justement de garantir une meilleure qualité de réseau, Algérie Télécom a engagé un certain nombre d’actions. La mise en place de nouveaux équipements, MSAN en l’occurrence, en a été la plus importante durant l’année 2010. 400 000 de ces équipements ont été installés dans cinq wilayas dont 300.000 sont actuellement opérationnels. Algérie Télécom prévoit d’en installer 500 000 autres durant l’année en cours. Ces équipements offrent l’avantage d’être peu coûteux, garantissant des services de très bonne qualité et sont surtout faciles à transporter. Ce dernier avantage est, semble-t-il, déterminant étant donné que la qualité des connexions dépend de la distance séparant l’équipement de l’abonné. La possibilité d’installer, selon les besoins, les MSAN non loin des lieux de résidence des clients d’Algérie Télécom assure une bonne qualité de connexion. Directement liée au développement d’Internet, la publicité en ligne a également connu une progression durant l’année 2010. Elle a en effet évolué de 60% par rapport à 2009. Ce marché a représenté 243 millions de dinars en 2010 contre 151 millions de dinars en 2009. Il faut dire, toutefois, que la plupart des annonceurs sont des entreprises appartenant à des groupes internationaux qui ont acquis le réflexe de passer de la publicité en ligne. Les entreprises algériennes, même si elles semblent encore dubitatives quant à l’effet de ce genre de publicité, passent sporadiquement des annonces sur des sites de presse ou même des sites généralistes.

Contrairement à la majorité des annonceurs potentiels, les internautes algériens dont le nombre dépasse les cinq millions semblent croire à la publicité en ligne. Le sondage, réalisé en 2010 par l’agence Med&Com, démontre que la publicité sur le Net ne passe pas inaperçue. 21,5% des sondés pensent qu’elle «attise la curiosité» au moment où 21,4% estiment qu’elle est « à même de mieux faire connaître le produit » qu’elle vante. 14,5% des internautes interrogés pensent que la publicité sur la Toile est « innovante et attractive ». Seuls 35% déclarent ne pas la remarquer ou considèrent qu’elle gêne la navigation. D’autre part, 59,8% des internautes interrogés disent avoir cliqué sur des bandeaux publicitaires durant le mois qui a précédé l’étude. Ayant pris conscience de l’importance que représente ce marché, certains annonceurs ont même décidé de faire connaître leurs entreprise sur les réseaux sociaux. En 2010, et c’est une nouveauté en Algérie, de nombreuses pages dédiées aux entreprises ont été ouvertes sur Facebook, réseau qui compte, rappelons-le, 1,5 millions de membres algériens. Outre la popularité des réseaux sociaux, leur gratuité représente un élément clé pour les annonceurs.


Orientation bas de gamme

Sur un autre plan, le marché de la téléphonie mobile reste en Algérie l’un des marchés les plus dynamiques, même s’il a connu récemment une baisse de régime. Son rythme a effectivement baissé durant ces années et a vu le plus gros des consommateurs s’orienter de plus en plus vers les appareils bon marché et non plus vers les portables haut de gamme. Le fait est, toutefois, que l’algérien n’a jamais été autant lié à son téléphone portable. D’un autre côté, le marché a été inondé par les produits contrefaits. Ce phénomène est assez récent puisqu’il remonte à moins de quatre ans avec, vraisemblablement, un nombre chaque année plus élevé de portables contrefaits. Globalement, le marché de la téléphonie mobile reste un marché important. La majorité écrasante des algériens possède des portables et est appelée à les renouveler en moyenne tous les deux ans.



Un bug dans le marché informatique


L’année 2010 a été, par ailleurs, une année difficile pour le marché informatique qui a connu des augmentations de prix parfois prohibitives en plus d’une pénurie sur une large gamme de produits. L’instauration du crédit documentaire pour toute action d’importation à partir de l’été 2009 a provoqué un véritable vent de panique chez les importateurs. Sur le terrain, ce sont les délais d’acheminement des équipements qui se sont étirés en raison des lenteurs administratives générées par cette nouvelle loi. Vers la fin de l’année 2010, les prix des produits informatiques
ont connu une certaine baisse mais sont, tout de même, restés bien loin des prix originaux. Les observateurs les plus avisés estiment que le marché algérien de l’informatique a toujours été très dynamique et que les perturbations enregistrées durant l’année 2010 ont réduit sa cadence. En d’autres termes, ce marché reste en progression mais de façon beaucoup plus lente qu’il ne l’était avant l’été 2009.


Le parent pauvre des TIC


Le marché des logiciels est manifestement le marché qui connaît le plus de difficultés en Algérie. Ce secteur est vraisemblablement le plus difficile à investir en raison de nombreuses difficultés rencontrées sur le terrain. C’est également un secteur où il y a très peu de visibilité. En 2010, la disparition de la TVA pour les sociétés spécialisées dans le domaine des technologies n’a pas été forcément une bonne nouvelle pour les éditeurs de logiciels qui se sont retrouvés dans une situation très confuse voyant qu’il continuaient toujours à payer cette taxe même si, théoriquement, il ne le devaient pas. Des actions ont été menées par les acteurs de ce secteur auprès des autorités pour parvenir à clarifier la situation. Les membres de l’Association Algérienne des Sociétés de Services et des Editeurs de Logiciels (Aassel) ont passé une bonne partie de l’année 2010 à dialoguer avec les pouvoirs publics afin de parvenir à mettre en place les conditions adéquates pour l’investissement. A noter qu’aucune entreprise spécialisée dans le domaine des logiciels n’a été créée en 2010 selon les dires du président de l’Aassel.     (la suite p.2)