4G : l’Algérie est-elle prête à passer à la vitesse supérieure ?

Numéro dossier: 109

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LA MINISTRE N’EST PAS PRESSÉE

Ce qui est sûr, c’est que cette question s’est posée en haut lieu et le moins que l’on puisse dire est que le gouvernement ne semble pas pressé de lancer la 4G. Houda-Imane Faraoun, Ministre de la Poste et des TIC, l’a affirmé clairement à l’occasion d’une émission radio le mois dernier. En effet, lors de cette émission très écoutée de la chaîne 3, elle avait confirmé ne pas être pressée de lancer la 4G et vouloir même “ temporiser ” n’étant pas sûre de sa viabilité économique. La Ministre avait à l’époque lié son attitude à une demande des opérateurs qui ne seraient pas prêts selon elle.

Par ailleurs, et comme nombre d’experts, Houda-Imane Faraoun avait souligné les priorités du secteur mettant en avant la bataille du contenu que l’Algérie devait mener, avant celle des dernières technologies à avoir. Pourtant aujourd’hui, c’est le représentant de l’un des opérateurs, et pas des moindres puisqu’il s’agit de l’opérateur public, qui vante un lancement rapide de la 4G. Les choses ont-elles changé depuis, et les opérateurs ont-ils réussi à se préparer en aussi peu de temps ? Difficile à croire surtout en ces temps de rigueur ou au moins un opérateur fait face à des difficultés financières le poussant à réduire son personnel.

UN COMPROMIS TROUVÉ AVEC LES OPÉRATEURS

En fait, pour motiver les opérateurs à se lancer dans cette aventure, un compromis semble avoir été trouvé entre le ministère et ces derniers. En effet, alors que le cahier des charges pour la 3G était très strict et contraignant, celui de la 4G semble beaucoup plus flexible. Ainsi, les opérateurs ne seront pas tenus de se déployer partout sur le territoire national comme ce fut le cas pour la 3G. Ils pourront le faire à leur guise à condition de couvrir au moins 10% de chaque wilaya concernée. “ L’opérateur couvrira un minimum de 10% d’une wilaya donnée et aura le choix de la zone à couvrir ”, avait déclaré la
Ministre à ce sujet lors du Forum Echaab en janvier dernier.

Mieux, la tutelle sera plus regardante sur la qualité du déploiement que sur son envergure. Un débit dépassant les 15 Mégaoctets/seconde sera de rigueur. Pour le reste, 4 années seront accordées aux opérateurs pour couvrir tout le pays. Un geste commercial fort envers les opérateurs qui espèrent réitérer la bonne affaire qu’ils ont fait avec la 3G, réussissant à fédérer 3 millions d’abonnés en une seule année. Du coup, les plus optimistes pour le lancement de la 4G semblent être les opérateurs. Avant le représentant de Mobilis qui a vanté le lancement de la 4G, c’est l’opérateur Qatari Ooredoo qui avait fait le premier l’annonce du lancement de la 4G au premier trimestre 2016. Cet opérateur avait même médiatisé les tests qu’il avait effectués avec succès selon lui dans un environnement confiné.

LA 4G MOBILE NOUS APPORTERA QUOI AU JUSTE ?

Mais en fait, quelle sera la différence pour nous consommateurs ? Verra-t-on nos vies changées avec l’avènement de cette technologie ou la 4G sera-telle juste la montagne qui accouchera d’une souris ? Apparemment non. C’est en tout cas l’avis de tous les experts, qu’ils soient algériens ou étrangers. Car la 4G, c’est d’abord et tout bonnement du très haut débit.

Alors que l’ADSL fixe dont nous disposons à la maison n’atteint au maximum que du 8 Mégaoctets/seconde, la 4G nous permettra d’avoir beaucoup plus. A nous les téléchargements en un clin d’oeil, les vidéos en instantanée et la haute définition. Elle pourrait aussi constituer une alternative au désert numérique que connaît notre pays (les régions non connectées au téléphone). Mieux, c’est grâce à cette connexion que des grandes firmes du streaming, de la TV sur le net, et des plateformes de téléchargement verront le jour, freinées jusque-là par la lenteur de la connexion algérienne. Ce n’est d’ailleurs peut être pas par hasard que Netflix, leader mondial de la diffusion en streaming, avait annoncé il y a quelques semaines vouloir se lancer en Afrique du Nord.