Cyberparc de Sidi Abdellah: Le pôle technologique algérien accueille ses premiers locataires

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Entretien avec M. Sid Ahmed Karcouche, Directeur Général de l’ANPT

Le Cyberparc de Sidi Abdellah commence à prendre forme et accueille déjà ses premiers locataires. M. Sid Ahmed Karcouche, Directeur Général de l’Agence Nationale de Promotion et de développement des parcs Technologiques, nous parle de l’état d’avancement du parc en évoquant au passage les projets de l’ANPT.

Pouvez-vous nous donner une idée sur l’état d’avancement du Cyberparc de Sidi Abdellah?

Le projet du  Cyberparc de Sidi Abdellah  a été initié dans le cadre du plan de soutien à la relance économique.  J’ai personnellement fait la première étude de faisabilité de ce projet en 2002. La même année, une deuxième étude plus approfondie a été réalisée. Aujourd’hui, le Cyberparc de Sidi Abdellah prend forme. Il s’étend sur un terrain de  100 hectares acheté, je le signale, à 10 milliards de dinars. Je rappelle aussi que ce projet  a été imaginé afin de permettre la mise en place d’infrastructures avancées assurant des formations, de la recherche, une qualité de vie et du business. L’idée était que ce Cyberparc stimule un certain nombre de secteurs économiques. Le Cyberparc est scindé en trois districts: un district innovation avec des mini-instituts, des pépinières d’entreprises et des centres de recherches; un district  technopolitain destiné à accueillir les entreprises spécialisées dans le domaine des technologies; et enfin, le pôle de soutien.

A l’origine, le Cyberparc devait être doté d’un hôtel de 156 chambres, mais ce projet a été abandonné après le début des travaux. Les deux tours supposées être aménagées en hôtel  seront finalement transformées en tours d’affaires abritant des bureaux  et quelques suites. Nous avons un accord dans ce sens avec des entrepreneurs coréens. L’accord devra aboutir à une joint-venture entre l’ANPT et les coréens en ce qui concerne la gestion de ces tours. Le Cyberparc comprend aussi un bâtiment multilocataires destiné à accueillir des entreprises. C’est un bâtiment  high-tech assurant différents services aux locataires.  Il a été réceptionné fin 2008. Une semaine plus tard, il était déjà complet. Nous avons actuellement une longue liste d’attente car de nombreuses entreprises souhaitent s’installer au Cyberparc.  En tout,  28 entreprises sont actuellement présentes dans l’immeuble multilocataires. Sur place, il y a encore des Open Spaces que nous n’avons pas fini d’aménager. Le multilocataires a une superficie de 20 000 M² dont 2 000 M² sont encore à aménager. Nous proposons des prix de location très attractifs en plus des avantages techniques garantis au niveau de cette structure, ce qui explique l’intérêt porté par les entreprises spécialisées dans le domaine des technologies.

Le Cyberparc compte également un incubateur d’entreprises que nous avons  réceptionné  le 24 décembre 2009 et qui assure deux fonctions. Il prend en charge les porteurs de projets et fait également office de pépinière pour le start-ups. Nous proposons en outre des programmes pédagogiques aux porteurs de projets en plus de formations de cycles courts pour les start-ups. Les cours devant être donnés au niveau de l’incubateur touchent à des domaines tels que le management, car les bénéficiaires n’ont en général pas  d’expérience en matière de gestion d’entreprises. Par ailleurs, les choses avancent assez bien en ce qui concerne l’ouverture de centres d’innovation. Actuellement, nous sommes en train de faire le nécessaire pour la mise en place du centre d’innovation de Microsoft, celui de Cisco et celui d’IBM.

Nous disposons aussi d’ateliers de développement mis en place en partenariat avec Touiza Groupe. Ce projet, baptisé Touiza Student, est comme son nom l’indique destiné aux étudiants. Ce projet  ne tardera pas à démarrer. Dernièrement, nous avons fait  un appel à projets dans la presse à l’intention des porteurs de projets. Ceux qui seront sélectionnés devront bénéficier des services assurés par notre incubateur. Ce genre d’appels à projets sera fait annuellement. D’autre part, nous envisageons de faire du marketing auprès d’instituts tels que l’INI, l’école polytechnique, l’USTHB et les universités de Blida et de Boumerdes afin de trouver des porteurs de projets. Ceux-ci devront tout d’abord passer par les pré-incubateurs en proposant des business plans préliminaires relatifs à leurs projets. Nous disposons, au niveau de notre agence, d’un comité de sélection composé de managers  d’entreprises et qui a pour fonction de juger de la pertinence des projets soumis. Des dossiers nous ont été déjà présentés et les résultats seront connus au mois d’avril prochain, ce qui permettra aux premiers porteurs de projets de s’installer. A partir de l’étape de l’incubation, ces porteurs de projets resteront au niveau du parc entre six et douze mois, durée nécessaire à la création de leurs entreprises. Durant cette période, ils seront suivis par le comité de sélection. Nous avons même l’intention de mettre en place un réseau de Business Angels afin de permettre aux porteurs d’idées de concrétiser leurs projets. Je signale d’autre part que l’incubation sera hybride, physique, dans un premier temps, puis virtuelle. Pour réaliser cet objectif, nous entretenons des relations avec d’autres incubateurs au niveau du territoire national mais aussi avec des associations à l’image de l’Algerian Star-up Initiative (ASI) qui regroupe des algériens de la Silicon Valley. 

L’association Algerian Start-up Initiative lance un concours dont les lauréats auront, entre autres, le droit de s’installer au niveau du Cyberparc de Sidi Abdellah. Est-ce qu’il s’agit d’un partenariat ponctuel ou d’une action entrant dans le cadre d’échanges s’inscrivant dans la durée ?

Il s’agit en fait d’un partenariat à long terme. Pour le moment, nous avons visé les Etats-Unis  avec les gens de la Silicon Valley, mais aussi  le Canada à travers  l’association Legodev, et la France à travers le Réseau des algériens diplômés des grandes écoles et universités françaises (REAGE). Avec le legodev, nous venons de commencer à travailler ensemble sur une conférence qui devra être animée au niveau du Cyberparc.  Concernant le REAGE, il y a déjà aussi pas mal d’échanges.

Est-ce que le Cyberparc est extensible ?

Oui. Nous avons des possibilités d’extension du côté sud du Cyberparc et aussi du côté nord, ce qui nous donne la possibilité de mettre en place de nouvelles infrastructures si le besoin s’en fait ressentir. D’autre part, la ville nouvelle de Sidi Abdellah peut mettre des espaces supplémentaires à la disposition du Cyberparc.

Avez-vous une idée précise en ce qui concerne la date à laquelle le Cyberparc de Sidi Abdellah sera à 100% opérationnel?

Je pense que nous allons réellement commencer à rayonner à partir de  2013. Il faudra ensuite continuer à développer le Cyberparc. Actuellement, nous attendons Algérie Télécom pour la mise en place d’un certain nombre d’installations. Nous disposons  aujourd’hui d’une fibre optique de 622 mégabits au niveau du multilocataires que nous souhaitons mettre en service au plus tôt. La prochaine phase sera la mise en place de projets intégrés. La partie nord est justement réservée à ce genre de projets.

Certains déplorent la difficulté d’accès au Cyberparc et le manque d’infrastructures de restauration. Est-ce que les choses vont bientôt changer ?

Bien sûr. En matière d’accessibilité, il y a le périphérique nord et la deuxième rocade qui est fin prête. Il y aura aussi une pénétrante vers le Cyberparc à partir d’Alger et une autre à partir de Zeralda. Il est prévu également la mise en service du train Alger-Birtouta, Birtouta-Zeralda en 2012 et dont une station ne sera pas très loin du parc. Nous avons au niveau du multilocataires une conciergerie d’entreprises qui est prête à mettre des navettes au service des entreprises installées. Nous disposons aussi d’un restaurant, au niveau de l’incubateur, en plus d’une grande cafétéria.

Source: N'TIC 41 / FEVRIER 2010