LE COMMERCE ELECTRONIQUE TENTE UNE PERCEE: L’ALGERIE veut franchir le pas

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Du canal traditionnel aux échanges on line

Les échanges commerciaux en Algérie se font toujours d’une manière tout à fait traditionnelle, le consommateur ou le demandeur est toujours contraint à se déplacer jusqu’au lieu du commerce (de la vente) pour pouvoir faire une commande ou acheter une marchandise. C’est le cas sur tous les niveaux commerciaux : grand public et interentreprises. Ce mode de transactions a souvent constitué un obstacle aux déroulements des transactions commerciales interentreprises (B to B). Ces freins sont généralement dus aux retards qui peuvent avoir lieu pendant le transport de la marchandise ou bien pour des raisons de factures non réglées ou d’une mauvaise gestion de stock. Il y a de bonnes raisons qui poussent le consommateur à acheter sur le Net : la proximité, le choix, le prix, la convivialité et la sécurité. Mais il faut reconnaître que des freins existent: un système bancaire non-compatible, une économie dominé par l’informel et les habitudes de consommation. Algérie Poste s’est lancé dans cette voie. Avec l’introduction des cartes, l’opérateur postal inscrit son activité monétique dans une stratégie qui allie la modernisation des moyens et la performance des services. 6 000 000 de cartes ont été fabriquées et 4 800 000 cartes ont été récupérées. (30 % les ont utilisées). 375 564 sur 573 481 cartes (65%) ont expiré en octobre, décembre 2008 et février 2009 et n’ont jamais été utilisées. Pourquoi la monétique ? Pour pallier aux problèmes de certification des chèques pour les paiements, pour réussir la substitution au paiement par espèce, pour voyager sans se soucier du cash et pour généraliser le port de la carte bancaire afin de dématérialiser les échanges et promouvoir le paiement électronique.

Le commerce électronique est perçu comme un nouveau canal de vente qui pourrait aussi connaître en Algérie une croissance fulgurante. A ce jour en Algérie, il existe très peu de véritables sites de E-commerce permettant d’effectuer des transactions de paiement en ligne (hormis quelques- uns pour des achats effectués par des étrangers munis d’une carte bancaire internationale), mais de nombreux créateurs, particuliers ou entreprises, se préparent à cette révolution du E-commerce et ont déjà mis en place des sites à vocation marchande avec vitrines et catalogues de produits, formulaires de commandes, réservations en ligne, les paiements s’effectuant le plus souvent lors de la livraison ou en agence. Les sites marchands peuvent s’adresser à une clientèle algérienne ou étrangère. Les produits et services proposés peuvent être à destination des entreprises, administrations ou des particuliers. Les domaines concernés sont divers: artisanat, produits culturels (livres, musique, vidéo, jeux), restauration à domicile, livraison de fleurs, voyage et billetterie, tourisme, habillement, loisirs, achat et location de voitures, électroménager et matériel informatique. Le développement du système de paiement et de la monétique offrent des perspectives favorables pour la bancarisation de masse. La monétique permettra d’alléger les services de caisse. Il faut néanmoins souligner que le commerce électronique ne sera une réalité qu’après la réforme des banques. Les banques algériennes, notamment, accusent un singulier retard et paraissent distancées par rapport aux banques tunisiennes et surtout marocaines. Les cartes de crédit internationales ne peuvent guère être employées en Algérie que dans quelques grands hôtels. Or, elles permettent les retraits dans toutes les grandes villes marocaines. Le Maroc a bouclé son système interbancaire de compensation de gros montants en 2002 (SMIT).

En Algérie, l’interbancarité n’est souvent pas même assurée au sein d’une même enseigne, obligeant les clients à faire tous leurs dépôts et retraits dans une seule et même agence et contraignant les grandes entreprises et leurs prestataires à être clients de la même banque pour ne pas subir des délais insupportables de règlements. Les observateurs constatent l’usage dominant du cash, devant le chèque et loin devant le virement, et des difficultés à admettre que l’usager est d’abord un client (attente aux guichets et mauvais accueil). Une plateforme monétique (SATIM) a été développée mais les Distributeurs Automatiques de Billets enregistrent de fréquentes ruptures et la qualité même du papier des billets pose des problèmes. La Poste demeure le premier fournisseur de cartes de retrait bien avant les banques.