LE COMMERCE ELECTRONIQUE TENTE UNE PERCEE: L’ALGERIE veut franchir le pas

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Le service de commerce électronique sera lancé incessamment en Algérie, selon Hamid Bessalah, Ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication. Cette annonce a été faite lors d’un séminaire organisé à Alger ayant pour thème: « la gouvernance électronique : e-santé, e-éducation et e-commune ». Au-delà de cette information, il est opportun de s’interroger sur la faisabilité de ce lancement: quels sont les enjeux et les défis à relever ? Le commerce électronique est-il assez mature pour tisser sa toile ? N’TIC Magazine ouvre le dossier.


Le commerce électronique désigne l’échange de biens et de services entre deux entités sur les réseaux informatiques. La confiance est un élément crucial pour le développement du commerce électronique. Il s’agit essentiellement d’assurer aux consommateurs et aux entreprises que leur utilisation des services de réseaux est sûre, fiable et vérifiable. Le dynamisme du commerce électronique est confirmé par plusieurs enquêtes. De nouveaux consommateurs ont été séduits : ce sont les professions intermédiaires (+16 %) et les classes moyennes supérieures qui ont plus souvent franchi le pas. 54 % des cadres supérieurs qui ont effectué des achats en ligne en 2005, contre seulement 14% des ouvriers, 49 % des diplômés du supérieur (+11 %) sont familiers des achats à distance contre seulement 3% des nondiplômés. Enfin, 21 % des hommes et 21 % des femmes ont acheté en ligne.

Trois facteurs principaux conduisent les internautes à acheter en ligne : l’ancienneté de l’usage d’Internet, la fréquence de connexion à Internet et la connexion à Internet haut débit. Selon une étude universitaire américaine (UCLA - 2002), le temps nécessaire d’utilisation d’Internet avant d’acheter en ligne est de 36 mois et plus pour un tiers des internautes. Il est compris entre 18 et 36 mois pour un cinquième d’entre eux, et entre 12 et 18 mois pour 15 % des internautes. Moins d’un tiers commencent à acheter en ligne dans un délai inférieur à un an. La fidélisation est un élément important du positionnement concurrentiel : près d’un commerçant sur deux propose un programme de fidélisation à ses clients. Sur les trois quarts des sites marchands, une adresse de messagerie électronique ou une hot-line permet d’accompagner les clients au-delà de l’acte d’achat. Cinq grandes catégories d’acteurs se partagent l’activité de vente en ligne aux consommateurs : les entreprises nées de la nouvelle économie comme Amazon, les prestataires de services (Accorhotels, SNCF, PMU), les entreprises à forte notoriété du secteur de la distribution en magasin (Fnac, Darty, Carrefour), les entreprises de vente à distance (La Redoute, Les Trois Suisses) et les entreprises industrielles ou du commerce de gros. La sécurité des paiements sur Internet constitue toujours une forte préoccupation. Le second blocage serait le fait que l’on ne peut pas bien voir ou toucher les produits. Le manque d’information sur l’entreprise et l’absence physique du vendeur ne viennent qu’après.

Un fort potentiel de croissance

L’impact d’Internet sur le commerce de détail ne se mesure pas uniquement par le chiffre d’affaires généré en ligne. Il peut également se traduire, après une navigation sur la Toile, en termes d’apport de clientèle supplémentaire dirigée sur les points de vente physiques ou en termes de qualité des contacts commerciaux (services de conseils). Si l’émergence du commerce électronique entre les entreprises et les consommateurs (B to C) est souvent commentée, les transactions commerciales interentreprises (B to B) attirent en revanche moins l’attention du public, alors qu’elles ont déjà acquis une certaine importance. Etendre ses marchés et améliorer la qualité de son offre figurent aux deux premiers rangs des motivations des entreprises qui se sont lancées dans la vente en ligne. En 2008, les ventes sur Internet en France ont progressé de 20 % pour atteindre 14 milliards d’euros de volume d’affaires. Dans un contexte plus difficile, le web continue de gagner des parts de marché sur les autres canaux de distribution. Mais la dynamique de croissance varie fortement suivant la maturité des secteurs sur Internet. Contrastant avec une expansion très rapide et un succès grandissant en Amérique du Nord et en Europe, le commerce électronique est quasi absent dans les pays en voie de développement. Il en est ainsi pour l’Algérie où le E- commerce ne semble pas trouver un terrain favorable à son développement.

Il existe un consensus sur les conséquences qu’aurait, à terme, un tel retard. Outre la marginalisation de l’Algérie dans les activités liées aux technologies de l’information un trop grand attentisme pénaliserait les entreprises algériennes. A commencer bien sûr par les entreprises commerciales. Le passage au commerce électronique constitue un vrai moteur de relance pour l’économie algérienne. Son introduction va permettre aux entreprises nationales de s’engager dans la «jungle» internationale.