BILAN 2008 DU MARCHE DES TELEPHONES PORTABLES EN ALGERIE

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Comme cela a été observé dans les marchés européens, le marché algérien des téléphones mobiles arrive graduellement à saturation. Il y a quelques années, les algériens demandaient des modèles entrées de gamme, des téléphones juste pour communiquer par la voix. Mais en général, le deuxième téléphone acheté n’est plus un téléphone basique. On recherche plus de fonctionnalités comme une caméra, de la musique,…. Autant dire qu’on bascule dans un marché de remplacement qui prend chaque jour de l’ampleur et la bataille des équipementiers est loin d’être finie.

« Un renouvellement qualitatif du parc des mobiles »

Les principaux fabricants de téléphones mobiles ont investi le marché algérien avec des fortunes diverses. L’introduction des nouveaux terminaux dotés de fonctionnalités GPRS est l’événement marquant de l’année. Tous les nouveaux modèles sont pratiquement tri-bandes. Les constructeurs font étalage de «gadgets» pour tenter de séduire la jeune clientèle (radio FM et caméra intégrées, grand écran couleur très lisible, lecteur/enregistreur MP3). L’Algérie demeure une cible de choix, surtout en termes de territoire et de potentiel (plus de 30 millions d’habitants). Nokia est leader et veut le rester. Le finlandais propose une très large gamme à des prix très abordables et cible toutes les couches de la population.
Samsung après une perte de vitesse revient très fortement dans la course au moment où Sony Ericsson semble se laisser distancer. Samsung mise sur l’esthétique qui relève principalement de l’image, et Nokia cherche à susciter la curiosité par la nouveauté et une technologie novatrice. Avec comme slogan « Connecting people », Nokia rapproche les personnes et construit la croissance et l’avenir de l’industrie de la mobilité autant pour les entreprises que pour le grand public. Elle s’attaque d’ailleurs au marché de l’entreprise avec les E71 et E66. La commercialisation de ces deux appareils est prévue et déjà effective en exclusivité chez Raya : le E71 vous sera remis contre la somme de 41 850 DA et le E66 au prix de 42 850 DA.
Les mobiles du sud coréen illustrent l’engagement fort de la marque dans la voie d’une recherche toujours plus poussée et plus visionnaire en matière de design. LG veut aussi prendre sa part du gâteau. La division « téléphonie mobile » occupe 15% du chiffre d’affaires de LG Algérie estimé à 60 millions de dollars d’ici la fin de l’année. Il a procédé récemment au lancement officiel du «LG KF510» pour booster ses ventes. Le marché des terminaux va ainsi s’étoffer de plus en plus de nouvelles gammes car l’Algérie reste un pays très intéressant pour les équipementiers qui sont déjà présents depuis plusieurs années.

Net recul du marché parallèle


Le marché de la téléphonie mobile en Algérie a connu ces dernières années un essor considérable, ayant classé ce pays comme le plus important marché du Maghreb par le cabinet d’études GFK. Le commerce que certains appellent « du cabas » reste toujours omniprésent bien qu’en net régression. Les chiffres de 2005 et de 2006 doivent encore être dans les esprits. Selon certains opérateurs, les mobiles illicites ont représenté entre 30 et 35% du volume des ventes totales durant l’année 2005, et en 2006, ce ne sont pas moins de 7 682 terminaux qui ont été importés frauduleusement selon un rapport du service contentieux de la direction générale des douanes. Certains allaient même jusqu’à parler de 2 000 téléphones portables illégaux introduits par jour sur le territoire national, sans compter tous les accessoires qui vont avec.
Des chiffres alarmants vous le concevrez qui ont fait bouger les choses. Une concurrence déloyale entre les importateurs officiels et les « trabendistes » a fait vivre des situations difficiles à de grandes marques comme Nokia, LG ou Samsung. Ces derniers ont vu à maintes reprises des produits qu’ils devaient commercialiser en exclusivité se vendre déjà dans les marchés parallèles et suivre ainsi des circuits pas officiels du tout. Néanmoins, l’activité parallèle, qui a fini par investir tous les secteurs et qui ne cesse d’empoisonner l’économie nationale, a connu en 2008 un net recul, laissant le marché officiel respirer un peu plus. Pourquoi cette régression ? Est-ce dû surtout à une prise de conscience du consommateur algérien qui se rend de plus en plus compte qu’un mobile acheté frauduleusement dans la rue ne vaut finalement pas le coup ? Est-ce plutôt dû à l’intervention énergétique cette année des autorités ? Les deux sûrement ! En effet, le consommateur algérien préfère désormais investir plus s’il le faut et acheter un appareil en bonne et due forme pour bénéficier par la même de plusieurs avantages dont la garantie et le service après-vente. Avoir en sa possession un terminal fiable à 100% plutôt qu’un mobile ayant une durée de vie limitée et qui lui sera à la longue néfaste lui semble être une meilleure solution.
Il faut savoir que les distributeurs agréés, avant de commercialiser un téléphone portable, doivent se munir d’un certificat d’agrément de vente délivré par l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications, une fois seulement après l’avoir testé et évalué ses conformités sous tous les angles. Acheter donc un mobile chez l’un de ces distributeurs est donc une marque d’assurance pour le consommateur. Il reste sûr que ça n’est pas du tout le cas pour un mobile acheté illicitement, un produit probablement dégradé voire même dangereux pour la santé. En outre, beaucoup de mesures allant à l’encontre du marché noir ont été prises cette année par les autorités compétentes d’une part. Les constructeurs de téléphones portables l’ont clairement ressenti dans leurs chiffres de fin d’année. Selon M. Selim Ferchiou, Directeur régional de Sony Ericsson en Algérie, le recul du marché informel est dû « au contrôle rigoureux aux frontières appliqué par les autorités compétentes, à savoir les brigades relevant des ministères du Commerce, des Finances, des services de sécurité ». Les sanctions infligées ont en effet réussi à dissuader plus d’un revendeur, et la peur d’acheter un mobile volé est de plus en plus ancrée chez les algériens. Logique lorsqu’on songe aux peines qui sont réservées aux détenteurs de ce genre de mobiles. Le numéro de série d’un téléphone permet de remonter à plusieurs informations : on peut savoir en effet d’où provient le téléphone et où il a été vendu selon M. Ferchiou. A ne pas prendre à la légère donc.
Si l’on se penche sur les distributeurs de téléphonie mobile en Algérie, ceux-ci se disent prêts à mettre tous les moyens pour vaincre ce fléau. C’est le cas du distributeur de la marque Nokia 7 Telecom qui vient de mettre en ligne un site permettant aux détenteurs du Nokia N96, un mobile haut de gamme qui est estimé aux alentours de 60 000 DA/TTC, de vérifier l’authenticité de leurs terminaux. En insérant le numéro de série, le consommateur peut ainsi s’assurer de la démarche légale de l’importation de son N96. Espérons que l’année 2009 sera meilleure.