La réception satellite en Algérie : un marché hautement réactif

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Le décodeur intégré


Il s’agit du système le plus astucieux, le gold standard qu’on nous a proposé dans tous les magasins non-affiliés à une marque précise. Le système qui fait peur, que le vendeur en magasin affilié à une marque dénigre systématiquement, toujours avec la même phrase « ça peut s’arrêter à tout moment, vous pouvez l’acheter aujourd’hui et le voir dysfonctionner demain ». Il s’agit en réalité de démodulateurs capables de lire tous les bouquets, tous satellites confondus grâce à son décodeur intégré. Inauguré par Morebox il y a plus d’un an et demi, ce système est essentiellement représenté aujourd’hui par les démos Samsat. Morebox fonctionne toujours alors qu’on criait au loup dès sa sortie. Elle est proposée aujourd’hui à 6 000 DA. Pour Samsat, les prix varient avec les différentes options proposées, de 9 000 à 18 000 DA. Il s’agit du nec plus ultra actuel en matière de piratage, et dans tous les magasins qui le proposent, les vendeurs confient que c’est ce qu’ils vendent le plus actuellement.

De la réception satellite et de la production nationale


Quelle meilleure occasion de découvrir la production nationale que la foire de l’électronique et de l’électroménager qui s’est tenue à la SAFEX le mois dernier. Quand il s’agit de réception satellite, deux constructeurs mènent la barque en proposant des gammes diversifiées: Essalem Starlight et Condor. Il y a en outre Cristor avec son Atlas E, qui annonce l’arrivée prochaine du Phenix, démodulateur HD avec connectivité Internet et lecteur de carte. Sur le stand Condor, l’accent a été mis sur la haute résolution. Ainsi, deux modèles parmi la large gamme Condor étaient exposés, l’un HD à 16 500 DA et l’autre full HD à 19 000 DA. Condor compte donc bien suivre la cinétique de vente des démos HD qui deviennent enfin plus accessibles. Coté Starlight, la stratégie est différente car n’étaient exposés que les modèles à résolution standard, car « ils sont encore les plus demandés », selon une exposante qui nous parlait de l’entrée de gamme. 2 900 DA pour le modèle le plus simple avec deux lecteurs de cartes, 4 900 DA pour celui qui intègre l’USB, des jeux, et la connectivité Internet. Un modèle intermédiaire dépourvu de connectivité Internet vaut 3 900 DA. « Ces prix sont 10% inférieurs à ceux du marché à l’occasion de cette exposition ». Quand on demande quels sont les critères de choix pour le consommateur, la réponse est la suivante : « Tous les clients posent la même question : est-ce qu’ils sont « flashables » ? La réponse est oui pour les trois modèles. L’entrée de gamme et le modèle avec option Internet sont ceux qui se vendent le mieux, soit on achète le moins cher si on ne voit pas l’intérêt des options que propose un démo, soit on prend celui qui possède toutes les options, la connectivité Internet étant la plus attractive». Cette attractivité étant expliquée par le succès des abonnements par Internet détaillés plus haut.

Que reste t-il de l’analogique ?


Papy fait de la résistance, mais pas pour longtemps. Relégué au rang de roue de secours, c’est pour palier à des problèmes techniques liés au numérique que le démodulateur analogique a pu subsister dans les chaumières. Sa fin annoncée dans un peu plus d’un an à travers le passage au tout numérique fait qu’ils ne sont quasiment plus en vente. Il y a des enfants qui ne verront jamais la neige !


En conclusion, rares sont les marchés aussi réactifs et suscitant autant d’intérêt dans la population générale que celui de la réception Internet. L’absence de législation quant aux offres non officielles fait que les systèmes de piratage sont à l’origine de la quasi-totalité de l’offre en la matière. Quand viendra la contre-offensive des bouquets officiels ? Difficile d’y répondre quand on constate que toutes les tentatives ont échoué jusqu’ici devant la vitesse de réaction ahurissante des pirates. Une des stars du petit écran, Jean-Pierre Foucault, disait « Quand on se penche sur les toits, ce n’est plus Alger la Blanche, c’est Alger la Parabole ! » et il est loin d’en être autrement !

Source: N'TIC 49 / NOVEMBRE 2010