L’Algérie attrape la fièvre de Facebook

La fièvre de Facebook a atteint les internautes algériens. C’est ce que révèle l’étude Webdialn@ de manière frappante.


Ce ne sont pas moins de 32% des internautes qui déclarent se connecter pour accéder aux réseaux sociaux. Le grand gagnant de ce marché très porteur est sans conteste Facebook qui totalise 70% des connexions à des réseaux sociaux en Algérie. Le chiffre à retenir est le suivant : Facebook compte 1,2 millions de membres algériens. Les internautes algériens se passionnent, comme leurs congénères dans d’autres pays, pour les sites communautaires sur lesquels on reconstitue son cercle d’amis ou de contacts professionnels afin de partager avec eux informations et rendez-vous. Ces réseaux, permettant aux utilisateurs de communiquer et de se regrouper par affinités, figurent parmi les principaux vecteurs de croissance du Web. En tant qu’application de réseau social, Facebook permet aux personnes inscrites de mettre en ligne leur profil (état civil, études et centres d’intérêt) et d’interagir avec d’autres utilisateurs, notamment par le partage de correspondance et de documents multimédias. Les informations personnelles fournies par les utilisateurs leur permettent de trouver d’autres utilisateurs partageant les mêmes centres d’intérêt, de former des groupes et d’y inviter d’autres personnes. Selon Facebook, c’est le segment des utilisateurs de plus de 35 ans qui grossit le plus actuellement dans le monde, et la plus forte croissance est la population féminine de plus de 55 ans. C’est une évolution majeure, puisque cela signifie une démocratisation massive des réseaux sociaux, et qui commence à toucher les populations de “seniors”. Le contenu de Facebook est toujours aussi important : 850 millions de photos chaque mois, 5 millions de vidéos, plus de 2,5 millions d’événements et plus de 25 millions de groupes.

Ce genre de réseau est d’abord un moyen d’être visible sur Internet et d’être immédiatement en lien potentiel avec d’autres personnes. Certains s’en serviront pour ne pas perdre de vue d’anciens camarades de classe ou d’anciens collègues. D’autres en profiteront pour rassembler au même endroit toutes leurs activités en ligne dispersées sur différents sites. En fait, avec Facebook, l’internaute se crée une « véritable identité numérique » puisque le réseau va suivre, compiler et communiquer toutes les actions, visites, communications effectuées sur la toile et l’intégrer ensuite au profil de l’utilisateur. Facebook peut être ainsi assimilé à une sorte de mélange entre les aspects « médias et sociaux». Les profils socio-démographiques des utilisateurs de Facebook évoluent très rapidement puisque chaque jour plus de 100 000 nouveaux utilisateurs s’inscrivent. Néanmoins, il attire en majorité des personnes âgées de plus de 25 ans, et plus singulièrement un nouveau public constitué de gens qui n’avaient jamais utilisé un réseau social.

« La révolution Facebook n’est pas qu’une affaire de technologie »

Nous sommes donc sur une plateforme qui dépasse tout ce que l’on connaissait auparavant en termes d’audience et d’attractivité. Facebook et les réseaux sociaux correspondent, selon les sociologues, à un besoin social de communication interpersonnelle : les adeptes refont le monde à leur image, ils expriment leur sensibilité propre, voire leur intuition profonde, brisent les tabous, commentent l’actualité et repoussent les limites de la censure. C’est dire que la révolution Facebook n’est pas qu’une affaire de technologie. Au-delà de ces données, Facebook modifie profondément le quotidien de milliers d’algériens : ils peuvent s’amuser
entre amis ou s’aimer sans craindre la réprobation de l’extérieur. C’est un pas énorme, une libération pour de nombreuses personnes. Une certaine mixité sociale, difficile dans le monde réel, se développe. Sa stratégie permet de retenir les utilisateurs : richesse du contenu (applications, possibilités techniques), plateforme adaptée à plusieurs utilisations différentes et accessibilité. Les internautes viennent sur les réseaux sociaux dans plusieurs buts, et il paraît important de leur laisser la liberté de customiser leurs pages, afin que le site réponde à leur utilisation.

Offrir la liberté aux utilisateurs d’aller plus loin, en leur offrant la possibilité d’agencer les différents blocs de la page à leur envie (à la manière de IGoogle) renforcerait l’intérêt des internautes pour le site de réseau social. Un autre facteur important dans la customisation est de permettre aux utilisateurs avec des connexions lentes (bas débit, GPRS), ou avec des petits écrans (iPhone) d’accéder facilement aux sites de réseaux sociaux. Les principales raisons du fort développement des réseaux sociaux sont multiples. De plus en plus d’internautes (taux d’équipement en PC, laptop et netbook et en connexion Internet élévés) passent de plus en plus de temps sur Internet (offre illimitée, développement des lignes ADSL,...). Aujourd’hui, sur Internet, on peut quasiment tout faire. Mais pour s’y retrouver, nous faisons de plus en plus appel au «social», à un «réseau». Qui mieux qu’un ami dont je connais les goûts musicaux pour me conseiller sur un CD à acheter ? Qui mieux qu’un ancien collègue pour me proposer un poste à pourvoir ?

Source: N'TIC 49 / NOVEMBRE 2010