TELEPHONIE MOBILE: L'ARPT répond au ministère du Commerce

L’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT) ne se résigne pas devant les accusations portées à son encontre, en début de semaine, par les responsables du ministère du Commerce, lui endossant la responsabilité de la situation «anarchique » du secteur de la téléphonie mobile en Algérie. Dans un communiqué rendu public hier, l’ARPT se défend contre ces accusations, en rappelant qu’il n’est pas dans ses prérogatives de contrôler la vente informelle des cartes SIM encore moins celle des téléphones portables contrefaits ou ceux échappant aux réseaux légaux de commercialisation.
Alors habituée à gérer les conflits qui lui sont soumis par les différents opérateurs de la téléphonie fixe et mobile, même si ses décisions ne répondent pas toujours aux aspirations de ceux qui demandent son arbitrage, l’ARPT se voit, pour la première fois, attaquée et sévèrement critiquée par un organisme public qui n’est autre que le ministère du Commerce. Ce dernier, ayant d’énormes difficultés à structurer le secteur de la téléphonie mobile, qui est en pleine explosion et ouvrant de larges portes à la contrefaçon et au commerce parallèle, incombe la responsabilité de ses défaillances à l’ARPT. Sachant que le marché légal de la téléphonie mobile est seulement de 20%, selon un responsable de l’Entreprise portuaire d’Alger, qui, intervenant à la conférence de l’UGCCA la semaine dernière, a jeté un pavé dans la mare, en déplorant l’absence des chiffres fiables concernant la régulation de ce marché. Des chiffres qui devraient être identifiés par le ministère du Commerce, en soumettant les opérateurs et les importateurs de la téléphonie mobile à un contrôle régulier et rigoureux. Une politique qui n’est pas encore adoptée par le ministère qui, en toute vraisemblance, s’est attelé à l’éradication des marchés illicites, sans se soucier de la marchandise vendue. Ainsi, dans son communiqué, l’ARPT a souligné avec précision les tâches qui lui sont conférées par la 2003- 03 du 5 août 2000, fixant les règles générales relatives à la poste et aux télécommunications. Il s’agit entre autres de veiller au droit de propriété, d’établir un plan national de numérotation, d’examiner les demandes de numéros et de les attribuer aux opérateurs, se prononcer sur les litiges en matière d’interconnexion, abriter ces litiges, octroyer les autorisations d’exploitation, surveiller la publicité tarifaire, l’identification des abonnés. Cependant, l’ARPT persiste et signe : la police du marché, la lutte contre la contrefaçon «n’entrent pas dans le champ de compétence de l’ARPT». L’instance de régulation regrette la démarche des responsables du ministère du Commerce, qui, selon le communiqué, «se sont lancés dans des allégations infondées, qu’ils auraient pu épargnés, s’ils avaient pris le soin de se rapprocher de l’ARPT». Il est à se demander si cet état de fait n’est pas généré par la méconnaissance de certains dossiers, pourtant importants, dans le domaine de la téléphonie mobile ?