iPad VS Surface VS Nexus. 3 OS, 3 porte-étendards : La mêlée des tablettes

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                     Windows 8 / RT : un challenger à deux visages

Seul et unique, voilà qui est vite dit. Windows 8 est en effet chargé de paradoxes et de confusions qu’il faut défaire au plus vite :

Quand Microsoft révolutionne la tablette

Microsoft entame un changement d’identité en cette fin d’année. Windows 8 représente une réelle fracture avec le passé…et il faudra bien cela devant l’émergence des OS concurrents qui mettent à mal la suprématie de Windows dans le monde du PC. Quand l’iPad a conquis le marché, nous imaginions que les tablettes allaient devenir de plus en plus puissantes, de plus en plus intelligentes, jusqu’au jour où elles seraient aussi fonctionnelles que des laptops. Cela provoquerait alors la fusion de ces deux catégories de produits dans une seule et même famille, tournant sous les mêmes écosystèmes.


Cette vision lointaine d’un monde tout-mobile est soudain devenue une proche réalité, les premières annonces de Windows 8 mettaient déjà les interfaces tactiles au centre, et les tablettes sous Windows 8 allaient faire passer iPad et Android  Tabs pour des jouets incapables de faire tourner Photoshop et Diablo 3…et c’est exactement ce qui a été confirmé quand des tablettes convertibles laptop, équipées de processeurs Intel et tournant sous Windows 8, ont été dévoilées.


Un OS pensé pour le tactile qu’il ne convient pas d’installer sur une « ancienne » machine si vous ne voulez pas vous arracher les cheveux. Fermer une fenêtre, accéder aux paramètres, naviguer, scroller, tout cela est dépendant des commandes tactiles. Pour faire un parallèle, Windows 8 sur un PC sans écran tactile, c’est comme Windows millénium sur un PC sans souris ou pavé tactile, un engin manœuvrable mais indigeste. Cette fracture, elle s’opère donc aussi bien sur le plan software que hardware, et bien que les prévisions projettent le passage des entreprises à Windows 8 pour 2015, cette génération de Windows fixe les standards pour l’avenir.

Exemple : XPS 12 par Dell

Le line-up de machines sous Windows 8 est très impressionnant, de la qualité de finition d’ultrabooks qui tutoient le MacBook Air (l’écran tactile en plus) comme le Acer S7…aux All-in-one tel que le HP Pavillon 20, qui introduit par défaut ce format compact pour le PC de bureau…en passant par les Yoga de Lenovo, qui se plient pour se transformer en tablette ou en laptop dépendamment de vos tâches, ainsi que les Samsung, Condor, Surface sous Windows 8 par Microsoft…une quantité impressionnante d’alternatives pour le consommateur, qui a un long travail d’apprentissage à faire pour discerner l’offre qui lui correspond au mieux.


Dell fait aussi partie des constructeurs qui se lancent dans l’aventure Windows 8. Son XPS 12 est un bon archétype de ce qu’est un terminal sous cet OS. Le processeur Intel i5 ou i7, couplé à 8 Go de RAM, indique tout de suite que ce convertible ne lésine pas sur la puissance de calcul. L’écran WLED fullHD de 12.5 pouces tourne autour d’un axe pour se poser au dessus du clavier et se transformer en tablette. Il intègre une mémoire flash de 256 Go, ce qui permet d’optimiser la réactivité du PC par rapport à un HDD classique et pèse 1.54 kg, un compromis entre tablette et laptop…exactement ce qu’est le XPS 12.


Tout allait donc au mieux dans le meilleur des mondes…et soudain…Windows RT !

Quand Microsoft ne révolutionne pas la tablette

Windows RT semble avoir une fonction simple, contrer Android et iOS sur leurs plates-bandes, et surtout, dans leurs propres gammes de prix. Pas étonnant donc que Surface sous Windows RT ait alignée son prix sur celui de l’iPad, en doublant la capacité de stockage. Toutefois, il ne faut pas méprendre cette version de Surface avec un PC, car il s’agit encore d’un produit appartenant à cette «troisième catégorie de produits entre Smartphone et laptop ».

Comprenez par là que les processeurs embarqués sont plus faibles que pour des tablettes sous Windows 8, et qu’il n’est pas possible d’installer des logiciels autres que ceux disponibles sur le Store en ligne de Windows.
Un travail de titan est entrepris pour enrichir ce store en ligne, ce qui peut être l’argument le plus important à prendre en compte pour choisir son OS, et 46 des 50 applications les plus téléchargées sur AppStore sont aussi présentes sur le marché en ligne de Microsoft. Il n’en demeure pas moins que l’AppStore d’Apple et que Google Play pour Android possèdent chacun 700 000 applications, une avance considérable.

Match nul donc: les possesseurs d’iPad téléchargent plus d’applications payantes quand les Androidiens dépensent moins (pas la peine de souligner que nous n’avons pas de paiement en ligne de toute façon) mais il est difficile de désigner un vainqueur. Chez Microsoft, c’est plus compliqué pour l’instant, et l’argument majeur pour soutenir la version RT est la présence de la Suite Office 2013, un petit bijou de software qui a parfaitement intégré les commandes tactiles, et qu’il conviendra de décortiquer en d’autres occasions.

Windows RT a le mérite de rendre accessible une expérience qui ressemble de près à celle de Windows 8, avec son interface utilisateur faite de tuiles dynamiques et ses contrôles tactiles qui habituent l’utilisateur à ce nouvel écosystème. Windows fait donc office de challenger, et apporte une vision différente, pertinente de ce qu’est une interface tablette. Quand Windows 8 aurait pu directement nous projeter dans le futur, la version RT éternise le débat entre les environnements pour tablettes, il faut donc prendre ses précautions avant de faire sa migration vers le tout-tactile.