Marché des smartphones : En attendant la 3G, les Algériens s'équipent

Numéro dossier: 62

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La 3G sera lancée avant le 5 juillet 2012. C'est ce qu'a déclaré Moussa Benhamadi, Ministre de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication. Pour lui, « les difficultés et problèmes techniques pour le lancement de la 3G ont été maîtrisés ». En attendant, les Algériens commencent à s'intéresser de très près aux équipements qui leur permettront de profiter à fond de cette technologie qu'ils attendent tant. C'est le cas des smartphones qui commencent à gagner du terrain en Algérie.

 

Les smartphones s'étendent sur le marché algérien

Dans le cadre de ce dossier spécial smartphones, N'TIC Magazine a mis en place un sondage en ligne sur nticweb.com, entre le 4 et le 12 janvier dernier, afin de faire le point sur les usages des Algériens en matière de nouvelles technologies.

1 610 personnes ont répondu au questionnaire en ligne. Elles ne sont en aucun cas représentatives de la population algérienne, puisque quatre participants au sondage sur cinq sont des hommes, près de 60% ont entre 20 et 35 ans, et 38% habitent la wilaya d'Alger. Mais les résultats obtenus permettent de se faire une idée sur les tendances des utilisateurs algériens.

La quasi-totalité des sondés possèdent un téléphone mobile: 1 494 sur 1 610, soit 93%. Si les mobiles les plus courants sont les mobiles multimédia (45%) qui permettent de prendre des photos ou d'écouter de la musique, on constate que les smartphones sont en train de supplanter les téléphones de première génération, qui permettaient uniquement les appels et les SMS (28% contre 27%).

Samsung et Nokia sont les deux marques préférées des possesseurs de mobiles : plus de 80% ont déclaré posséder un téléphone de marque Samsung (41%) ou Nokia (40%). En revanche, lorsqu'on prend en considération les smartphones seulement, c'est Apple et son iPhone qui est numéro un (42%), largement devant Samsung (30%), et enfin Nokia (16%). L'iPhone a également du succès chez les non-possesseurs de smartphones : 30% de ceux envisageant d'en acheter un voudraient un iPhone. Viennent ensuite Samsung (27%) et Nokia (25%). Les réponses enregistrées indiquent que les smartphones sont en passe de s'imposer sur le marché algérien. Ainsi, près de 80% des personnes qui n'ont pas de smartphones envisagent d'en acheter un. Mais pas à n'importe quel prix: la moitié d'entre eux n'est prête à dépenser plus de 15 000 DA pour en acquérir un. On est bien loin des prix moyens du marché... Le prix élevé des mobiles intelligents est d’ailleurs l’argument avancé principalement par les personnes qui n’envisagent pas d’en acheter. Une part non négligeable des possesseurs de smartphones ne maîtrise pas encore les caractéristiques techniques de ces appareils : près d’une personne sur cinq a indiqué ne pas savoir quelle était le système d’exploitation de son smartphone. En ce qui concerne leurs utilisations en dehors des appels et SMS, les smartphones servent principalement à se connecter à Internet (85%) et pour utiliser des applications diverses (74%). Un tiers des possesseurs de smartphones préfèrent se connecter via leur mobile plutôt qu’avec un ordinateur de bureau ou un laptop. Une tendance qui devrait continuer à progresser avec la généralisation des smartphones.

Les smartphones progressent, en attendant la 3G…

Les smartphones gagnent du terrain en Algérie, même si leurs prix restent élevés pour une large partie des sondés. Pourtant, 80% des personnes qui ne possèdent pas de smartphones envisagent d’en acheter un. La téléphonie mobile en Algérie se trouve à un tournant : l’équipement ne cesse de progresser en quantité et en qualité, alors même que la 3G n’est toujours pas disponible. Celle-ci est attendue avec impatience, notamment par les possesseurs de smartphones afin de profiter pleinement de leurs appareils.

 

Opérateurs téléphoniques et 3G

Nedjma et Djezzy arrivent en tête des opérateurs téléphoniques: la moitié des sondés a choisi Nedjma, l’autre moitié Djezzy. Le troisième opérateur, Mobilis, est légèrement en retrait. Le cumul des puces est une pratique fréquente: beaucoup d’utilisateurs possèdent plusieurs puces d’opérateurs différents.

Le rechargement electronique est la formule préférée des sondés: une moitié l’utilise, l’autre moitié étant partagée entre les cartes de rechargement (28%) et les abonnements (23%). La consommation téléphonique reste limitée: plus de la moitié dépense moins de 1 000 DA par mois, dont un tiers qui dépense moins de 500 DA par mois. Seul un tiers des utilisateurs paye plus de 1 500 DA par mois. Les avis quant aux tarifs sont partagés: une moitié les considère abordables (30%) ou peu élevés (21%), l’autre moitié les juge élevés (33%) ou très élevés (16%).

Plus des deux tiers des personnes interrogées se disent intéressés ou très intéressés par l’arrivée annoncée de la 3G. Ceux qui sont peu ou pas intéressés redoutent principalement un prix trop élevé (45%). Seul un quart de ces derniers estime ne pas en avoir besoin. Pour 40% des sondés, la 3G servira principalement à se connecter depuis n’importe quel endroit, tandis que pour 31%, c’est la visiophonie qui est attendue en priorité.

Le mobile est le support privilégié pour se connecter à la 3G pour plus de la moitié des sondés, mais il y a également 40% d’entre eux qui se voient utiliser la 3G sur un laptop via une clé. Le prix est là aussi un élément sensible: près des deux tiers des sondés ne se voient pas payer au delà de 1 000 DA par mois pour bénéficier de la 3G. Enfin,
60% des sondés auraient préféré passer directement à la 4G , plutôt que de bénéficier de la 3G avec autant de retard. 27% ne se prononcent pas sur la question: la méconnaissance de la différence entre 3G et 4G pourrait expliquer cette indécision.


 

 

Téléphonie mobile: état des lieux

Acheter un téléphone, ce n’est pas comme acheter une brosse à dent. Le téléphone, cela s’étudie, se jauge, se compare, se confronte au budget. Au-delà de remplir une fonction purement pratique, le téléphone est un objet de rapport social, un objet de désir, qui se porte aussi comme un bijou, un apparat. Bref, étudier les ventes de téléphones mobiles, c’est aussi étudier les aspirations du consommateur algérien.

Régulièrement sur N’TIC, nous vous proposons un baromètre des ventes basé sur les témoignages des détaillants. Au contact du client, et connaisseur des offres, le détaillant participe activement à la sélection des ventes de produits. Dans un souci d’impartialité, le choix de notre échantillon de boutiques se fait au hasard parmi les détaillants non affiliés à une marque, et répartis sur Alger (cette restriction géographique à la capitale est à prendre en compte dans l’interprétation des résultats). Sur les deux dernières années, le constat est resté stable : les terminaux d’entrée de gamme constituent l’essentiel des ventes. Le public concerné par des terminaux haut de gamme est devenu marginal dès que les opérateurs ont conquis le grand public.

Le marché algérien est sans surprise un marché de prix, où les fonctionnalités multimédia ne figuraient pas parmi les priorités du consommateur. Pourtant, une transformation timide semblait s’opérer vers le dernier trimestre 2011. La moyenne des prix des terminaux les mieux vendus, toutes gammes confondues, avait en effet avancé d’environ 4 000 DA à 9 000 DA à un an d’intervalle. Le moyen de gamme, épaulé par les téléphones double SIM, a opéré une percée certes minoritaire mais bien nouvelle par rapport à la période antérieure. Dans le segment haut de gamme, l’iPhone a longtemps mené la danse, puis le marché s’est enrichi d’offres plus compétitives. Encore une fois, l’iPhone a longtemps résisté face à une concurrence objectivement plus attractive.

En est-il toujours ainsi ? Où en sont les ventes de téléphones portables ? Eléments de réponse.

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Synthèse des données

Ce qui saute aux yeux, c’est qu’une des constantes du marché algérien est maintenue : Samsung mène la danse. Autres constantes, Nokia occupe l’espace essentiellement avec l’indéboulonnable 1616, et l’entrée de gamme reste, en termes de volume des ventes, le segment dominant sur le marché. Le baromètre garde ainsi un squelette général assez stable, contrairement aux prix qui eux, telle la marrée, montent et descendent à intervalle régulier. Le même produit a non seulement des prix substantiellement différents d’un vendeur à l’autre (exemple du 5212 qui va de 9 000 DA à 30% plus chère, 12 000 DA) mais aussi chez le même vendeur à deux périodes différentes « C’est la loi de l’offre et de la demande, le marché fait régulièrement réviser les prix pour beaucoup de modèles ».

Du moyen de gamme en bonne santé

Cependant, la percée du moyen de gamme que nous pressentions l’an dernier semble se confirmer. La moyenne des prix des trois terminaux les plus vendus, toutes gammes confondues, s’ancre d’avantage dans les plages de prix de moyen de gamme, comprenez des téléphones qui intègrent des fonctions multimédia (MP3, capteur optique), double SIM ou même tactiles à bas coût. Il est à signaler que cette moyenne de prix n’est pas la moyenne du budget du consommateur qui elle, est plus basse. Pour cause, les différences de volumes de vente entre les trois terminaux les plus vendus ne sont pas pris en compte, et l’apparition de magasins spécialisés dans le haut de gamme tend à tirer ce chiffre vers le haut. Il n’empêche qu’en employant la même méthodologie, et en prenant en compte les mêmes paramètres, on peut statuer que le consommateur accorde un budget plus conséquent pour son téléphone, et ne se contente de l’entrée de gamme que s’il décide d’ajouter une SIM sans troquer son téléphone contre un double SIM.

L’iPhone est en tête, oui, mais il n’est plus tout seul

Le segment haut de gamme, lui, présente de grands changements. L’iPhone est passé d’une écrasante domination à une simple avance par rapport à la concurrence de mieux en mieux organisée. Encore une fois, c’est quasi systématiquement Samsung qui l’emporte avec ses Galaxy, mais Sony Ericsson est aussi cité en seconde ou en troisième intention, talonné par les terminaux LG. La fréquence de citation de terminaux des autres constructeurs est assez homogène et ne constitue pas une donnée exploitable vu le nombre de magasins étudiés. Dans tous les cas de figure, l’attractivité des smartphones est intimement liée aux services qu’ils offrent en comparaison avec les gammes inférieures. Or, ces services sont quasi-complètement dépendants d’Internet. Certains consommateurs qui disposent du pouvoir d’achat nécessaire à l’obtention d’un smartphone ne passent pas à l’acte faute de disponibilité d’internet mobile digne de ce nom.

Les cartes du marché du téléphone auraient pu être complètement redistribuées en ce début d’année, mais la procrastination de l’obtention de cette technologie déjà obsolescente englue le marché dans un profil archaïque…Tout vient à point à qui sait attendre.


Rencontre avec Raouf Askouri, Responsable des produits GSM chez Samsung Mobile

« L’avènement de la 3G sera un véritable levier pour les smartphones en Algérie »

Quel bilan tirez-vous de l’année 2011 ?

Ayant été acteur majeur dès le début 2010 avec l’introduction du Galaxy S qui s’est vendu à plus de 20 millions d’exemplaires dans le monde, nous avons très vite démontré la supériorité de nos produits qui alliaient puissance, design et matériaux de haute facture tels que le Samsung Wave2 tournant sous Bada ou la multitude de smartphones Galaxy qui visaient à démocratiser l’utilisation de ce type de mobiles en 2011. Notre positionnement, en tant que marque multi-plateformes (Android, Bada, WM), nous a permis de proposer
des smartphones plus attractifs à l’utilisation et à des coûts étudiés pour convenir à une très large portion de consommateurs. Cela nous a permis de clôturer l’année 2011 avec la position de leader mondial en termes de vente se traduisant en Algérie par la plus forte progression enregistrée parmi tous nos segments à savoir une évolution de plus de 30% comparée à 2010.

Quels ont été vos best sellers de l’année ?

Le Galaxy S I9000, sous Android considéré comme cheval de bataille en début d’année, a enregistré de très bonnes ventes et s’est très vite placé en tant que modèle incontournable pour tous les amateurs de smartphones. Le Wave II S8530 sous Bada arborant un corps en métal brossé ainsi qu’un grand écran Super Clear LCD a constitué une bonne partie de nos ventes ce qui présage un très grand succès pour le Wave3 annoncé avant mars en Algérie. Tout cela sans compter sur notre best seller en 2011, le Galaxy SII I9100, vrai bijou technologique ainsi que le Galaxy Mini S5570 sur lesquels nous nous sommes concentrés durant la deuxième partie 2011.

Ce qui vous positionne toujours numéro un par rapport aux autres constructeurs ?

Evidement ! La place de numéro un est l’aboutissement de plusieurs années d’études sur les besoins du consommateur algérien ainsi qu’une grande volonté de délivrer des produits de qualité sur le marché. Nous ne ménagerons aucun effort afin de garder et d’amplifier nos parts de marché en 2012 qui sera, nous sommes certains, une très bonne année pour Samsung Mobile.

Vous avez introduit récemment sur le marché algérien le Galaxy S II et la Galaxy Tab 10.1. Comment se portent ces deux produits ? Rencontrent-ils un réel engouement de la part des consommateurs algériens ?

Ce que je pourrais vous dire, c’est qu’on a frôlé la rupture des stocks dès la première semaine de commercialisation, ce qui donne de très claires indications sur l’énorme engouement suscité par ces deux produits inédits en Algérie. Je rajouterais que l’aventure des smartphones et des tablettes Samsung n’en est qu’à ses débuts et que nous promettons de très grandes surprises pour 2012.

Parlez-nous du marché des smartphones en Algérie. Est-il prometteur selon vous ? Les Algériens commencent-ils à s’équiper de ce genre de terminal ou, au contraire, sont-ils un peu réticents depuis l’annonce de la 3G qui a été encore une fois reportée ?

L’Algérien, friand de nouvelles technologies par nature, s’est très vite familiarisé avec les smartphones en général et plus précisément avec la Galaxy Tab 10.1 et ses multiples
utilisations. Ce qui présage l’ouverture d’un nouveau marché à fort potentiel, celui des tablettes tactiles, segment où Samsung dispose déjà de plusieurs variantes proposées en Algérie.Actuellement, nos estimations indiquent que le marché du smartphone est 10 fois plus conséquent qu’il y a 2 ans avec une croissance soutenue et continue, ce qui démontre un réel engouement envers ce type de terminaux.

Enfin, pourrions-nous connaître vos objectifs et priorités pour 2012 ?

L’une de nos principales missions en 2012 est d’aider à l’émergence d’un tissu de développeurs algériens d’applications aptes à développer des applications utiles destinées aux
Algériens. Aussi, 2012 sera l’année du smartphone, une année très prometteuse avec plusieurs surprises telles que le Galaxy Note, une nouvelle forme de mobile se situant entre smartphone et tablette avec des fonctionnalités inédites.


Rencontre avec Younes Cherkaoui, Directeur Marketing Régional – Afrique chez Sony Ericsson

« 2012 sera l’année de la 3G en Algérie »

Quel bilan tire Sony Ericsson Algérie de l’année 2011 ?

2011 était une année positive pour nous en Algérie. Nous avons pu proposer au client algérien fidèle à Sony Ericsson toute la gamme qui était disponible chez notre partenaire Darkom.

Quels ont été les mobiles les plus vendus en Algérie en 2011 ?

Les modèles les plus vendus en 2011 sont le Walkman Spiro et le Xperia X8.

Pourrions-nous avoir une estimation de l’évolution de votre part de marché par rapport à l’an passé ?

Notre part de marché valeur a augmenté de 20% par rapport à l’année 2010 vu que nous ne vendons pas de produits entrée de gamme. La part de marché valeur nous intéresse plus que la part de marché volume.

Ce qui vous positionne à quel niveau par rapport aux autres constructeurs ?

Nous nous concentrons totalement sur nos clients algériens à satisfaire et non pas sur nos concurrents pour faire des comparatifs. Le feedback de nos clients est le paramètre le plus important pour nous.

Sony Ericsson a décidé de miser sur les smartphones notamment avec le lancement de la gamme Xperia. Comment se porte cette gamme dans notre pays ? Rencontre-t-elle un réel engouement de la part des consommateurs algériens ?

Effectivement, la gamme Xperia des smartphones Android est le coeur et l’âme de notre business. Xperia représente 80% du portefeuille produits et est très riche et s’élargit de plus en plus. Elle se base à 100% sur la plateforme Android et peut satisfaire différents segments et catégories de clients, de l’Xperia X8 qui est le plus accessible au niveau prix à l’Xperia Arc S qui se positionne en haut de gamme. En outre, la gamme Xperia connait un intérêt grandissant de la part des clients algériens qui en sont très satisfaits. Nous avons le taux de retour le plus bas du marché qui ne dépasse jamais les 2%.

Comment évaluez-vous le marché des smartphones en Algérie ? Est-il prometteur? Ne pensez-vous pas que l’absence de la 3G freine considérablement ce secteur ?

Le marché des smartphones en Algérie est très prometteur. Les Algériens ont découvert les potentialités et les avantages qu’un smartphone peut leur offrir et ne veulent plus se contenter de seulement parler, envoyer des SMS et au mieux écouter de la musique. Il est certes que la 3G boostera considérablement et améliorera sans aucun doute l’utilisation des smartphones Android. La bonne nouvelle, c’est qu’aujourd’hui tout le monde s’accorde à dire que 2012 sera l’année de la 3G en Algérie. De notre côté, nous sommes fin prêts à l’accueillir et à offrir aux clients algériens une gamme Xperia 100% 3G très large qui dépasse aujourd’hui 12 modèles.

Enfin, quels sont vos objectifs et vos priorités pour le marché algérien en 2012 ?

Nous sommes très optimistes pour l’année 2012 en Algérie. La gamme Xperia est de plus en plus connue et appréciée par les clients algériens. Nous veillerons à ce que toutes les nouveautés soient disponibles rapidement sur le marché algérien et chez notre partenaire Darkom avec qui nous continuerons de travailler et de solidifier notre partenariat
dont nous sommes satisfaits. Un effort considérable a été fait au niveau prix et continuera à l’être en 2012. Par ailleurs, j’aimerais informer vos lecteurs que nous avons aujourd’hui une page Facebook officielle pour les fans algériens qui peut être consultée pour avoir les dernières infos sur la marque ainsi que la possibilité d’interaction directe entre les clients et la marque Sony Ericsson : www.facebook.com/ SonyEricssonAlgerie. Merci et bonne année 2012.


L’impact des smartphones sur les autres produits High-Tech

Lecteurs MP3

Prenez les lecteurs MP3. Le plus vendu d’entre eux, l’iPod (300 millions de vente depuis 2001) est en train de subir de plein fouet les conséquences de ce développement. Apple a annoncé une chute de 27% des ventes de son produit pour l’année 2011, alors qu’il était en constante progression depuis son lancement en 2001 jusqu’à 2009, année à partir de laquelle les ventes ont commencé à décliner… et qui correspond au début du succès des smartphones. L’iPod est progressivement en train d’être remplacé chez les utilisateurs
par les autres modèles d’Apple que sont l’iPhone et l’iPad, capables non seulement de lire la musique, mais aussi de proposer une multitude d’autres fonctionnalités. De plus, ils s’utilisent de la même façon que l’iPod : la synchronisation se fait sur iTunes, et ils sont tout aussi simples d’utilisation. Certains spécialistes tablent même sur un arrêt de la fabrication de l’iPod Shuffle et de l’iPod Classic prochainement. Apple ne garderait qu’un seul modèle d’iPod, le Nano...

Appareils photos numériques

Dotés de capteurs photo de plus en plus performants, les smartphones concurrencent directement les appareils photos numériques, particulièrement les compacts. La vente de ces derniers a par exemple baissé de 17% en 2011 aux Etats-Unis en volume, et de 18% en valeur. Signe de la tendance, une étude du cabinet NPD a montré qu’aux Etats-Unis, 27% des photos prises en 2011 l’ont été depuis des smartphones, contre 17% en 2010. Dans le même temps, la part des photos prises à l’aide d’appareils photos numériques est passée de 52% à 44%. Dans le marché des APN, seuls les reflex ont signé une progression, en volume (12%) et en valeur (11%). Les capteurs photo des smartphones sont encore loin de pouvoir concurrencer la qualité du rendu des reflex, destinés à un public plus averti en photographie. Les compacts sont en revanche plus orientés grand public, ce qui les rend plus vulnérables face au développement des smartphones. Pour ce qui est des caméscopes, la baisse est également spectaculaire aux Etats-Unis: 13% en volume, et 27% en valeur en 2011.

Ordinateurs

Le marché des ordinateurs a longtemps été marqué ces dernières années par la baisse des ventes des ordinateurs de bureau, au profit des laptops et des netbooks. Ces deux derniers se retrouvent aujourd’hui impactés par le développement des smartphones et des tablettes: la vente des laptops a baissé de 12.6% en 2011 en Europe, alors que le netbook est sans doute proche de sa fin: - 40% en 2011! Les ordinateurs de bureau ont eux baissé de 8.7% cette année. De plus, les internautes sont de plus en plus nombreux à préférer une connexion depuis un mobile que sur ordinateur: le taux de pénétration de l’Internet mobile devrait être de 40% en Europe en 2014, contre 17% en 2009. Une évolution qui montre bien que les utilisateurs privilégient de plus en plus la mobilité dans leur utilisation de l’ordinateur.

GPS

Produit prisé par les automobilistes depuis le début des années 2000, le GPS est frappé de plein fouet par le succès des smartphones. TomTom, co-leader du marché avec Garmin,
a été contraint de se séparer de 457 personnes à travers le monde, soit 10% de ses effectifs. Il y a aujourd’hui moins de 10 sociétés qui commercialisent des GPS, contre près de 400 en 2008. Par la diversification des services proposés avec le GPS, comme la géolocalisation de ses amis ou d’endroits spécifiques, mais aussi la possibilité de l’itiliser en voiture comme à pied, les smartphones ont carrément ringardiser les GPS classiques.

Un impact évident

Premières victimes de la croissance des smartphones, les téléphones portables classiques sont naturellement en forte baisse: - 29% sur le marché européen en 2011, contre + 48% pour les smartphones. Il y a également des conséquences indirectes, comme pour les chaînes hi-fi qui perdent du terrain face aux stations d’accueil (docks) pour smartphones ou tablettes. Les chiffres le démontrent, le développement des smartphones et des tablettes impactent clairement les ventes des autres produits high-tech. Ces deux produits hybrides sont devenus des fers de lance pour les marques, de plus en plus nombreuses à se lancer dans leurs fabrications.

N'TIC n°62 / Janvier 2012. Dossier réalisé par Samia Addar, Driss Merabtene, Oussama Ziouchi