“ J’ai échoué 3 fois à l’université. J’ai postulé 30 fois pour avoir un boulot mais j’ai toujours été rejeté. Quand KFC est venu en Chine pour la première fois, nous étions 24 à postuler et j’étais le seul à être rejeté. Je voulais rentrer dans la police et sur 5 postulants, j’étais le seul à ne pas être accepté. J’ai postulé 10 fois pour entrer à l’université d’Harvard aux USA et j’ai été rejeté ” , dixit Jack Ma, créateur d’Alibaba et 22ème fortune mondiale selon le Magazine Forbes en 2015 (29.8 milliards de dollars).
De l’audace et un sacré charisme. Tels sont les mots pour décrire Jack Ma, de son vrai nom Ma Yun, un homme qui pèse aujourd’hui des milliards de dollars et qui fait craindre les géants du Web tels que eBay ou Amazon. Rétrospective sur Jack Ma, l’homme qui règne sur le web asiatique.
Inconnu de la grande majorité de l’Occident, encore moins de notre patrie, Alibaba est pourtant un gigantesque groupe, un assemblage de sociétés et de sites internet très divers qui, depuis sa création en 1999, s’est développé à une vitesse vertigineuse. Alibaba est un mélange d’eBay et d’Amazon dans lequel 76% du cybercommerce chinois transite, avec en premier lieu Taobao.com.
Alibaba est tout simplement la mise en relation des clients avec des petits marchands partout en Chine. Ces marchands ne payent pas l’opération, ils ne payent qu’une humble redevance liée à la publicité. C’est ce qui a fait que la moitié des paquets qui transitent en Chine sont des paquets qui peuvent être tracés à une transaction Alibaba, et dans un pays comme la Chine dans lequel vivent non pas des millions mais des milliards de citoyens, les revenus sont énormes.
Son succès, Alibaba le doit à l’incroyable croissance chinoise et l’essor depuis quelques décennies d’une classe moyenne. L’entreprise enregistrée aux îles Caïman emploie plus de 24 000 personnes dans plus de 70 villes et régions en Chine, à Hong Kong, en Inde, au Japon, en Corée, à Taïwan, et même au Royaume-Uni et aux États-Unis, à un profit d'environ 85% de hausse d’année en année. Autre moteur de cette réussite, son patron. Un simple professeur d’anglais
auquel la vie n’a pas fait de cadeau puis lui a souri en hommage à ses efforts et à sa détermination de vouloir réussir. Certains le comparent à Steve Jobs, d’autres à Bill Gates. L’intéressé, lui, se sent des affinités avec le personnage de cinéma Forrest Gump, en citant lors d’une conférence: “ Forrest Gump n’est pas un type intelligent, mais il est obstiné. Il n’est pas talentueux mais très, très travailleur. Et il est simple et opportuniste ”.
Mais comment ce professeur d’anglais s’est-il retrouvé à diriger l’une des plus grandes entreprises au monde ? La clé de sa réussite était dans son métier. Son bon niveau en anglais lui a permis de se déplacer en 1995 avec une délégation aux Etats-Unis afin de négocier un contrat pour la construction d’une autoroute. Arrivé là-bas, il fait une découverte qui allait changer sa vie à tout jamais, Internet.
Il effectua alors sa première recherche en tapant Chine, et là aucun résultat. Cela l’a fait réfléchir et au retour au pays, Jack Ma eut alors la conviction que le pays ne devait pas passer à côté du web. Il se lança alors tout bonnement dans la création de Chinapages, un service de pages jaunes en ligne qui ne rencontrera pas le succès escompté et qu’il abandonnera en 1997. Conscient du potentiel du web en général, et de Jack Ma en particulier, le gouvernement lui propose de participer à la création de sites facilitant les affaires et ce fut le déclic. C’est ainsi qu’Alibaba fût !
Autre coup de génie de Jack MA, la création d’AliPay en 2004. Cette plateforme de paiement, comparable à PayPal, a su contrer la réticence des Chinois face au paiement électronique en créant un système de compte séquestre. Le principe est simple : l’acheteur ne paye son produit que quand il l’a reçu. 10 ans plus tard, AliPay absorbe plus de la moitié du e-commerce national et la maison-mère poursuit son extension en ratissant le terrain du web. En effet, Alibaba rachète un très grand nombre d’entreprises liées à Internet que ce soit dans la navigation GPS, la production de contenu vidéo, la cartographie,… et c’est ce qui a fait que ce géant chinois surfe sur cette impressionnante vague de succès.
Cette belle succes story a encore de beaux jours devant elle car le taux de pénétration d’Internet en Chine aujourd’hui n’est que de 46% contre 80% en Europe et aux USA. A suivre...
