Blogueur algérien incarcéré : Amnesty international exige sa libération

Amnesty International, connue pour sa lutte contre les violations de tous les droits humains, vient de lancer un appel aux autorités algériennes afin qu'elles libèrent le blogueur Abdelghani Aloui, incarcéré depuis le 25 septembre pour « outrage et apologie du terrorisme » après avoir publié sur sa page Facebook des caricatures visant Abdelaziz Bouteflika et le Premier Ministre, Abdelmalek Sellal.



Amnesty International s'est exprimée via un communiqué rendu public sur son site web. Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International, y a déclaré que « les autorités algériennes semblent essayer d’étouffer les critiques en cette période d’incertitude précédant les élections présidentielles de l’année prochaine. Abdelghani Aloui doit être immédiatement remis en liberté et toutes les poursuites engagées contre lui doivent être abandonnées. Les autorités réagissent de manière vraiment excessive à ce qui relève simplement de l’expression légitime. Retenir des chefs d’accusation en relation avec le terrorisme afin d'incarcérer une personne qui a partagé des images sur les réseaux sociaux crée un précédent très dangereux ».

A titre de rappel, c'est le 14 septembre dernier, après avoir publié les caricatures, que la gendarmerie locale procèda à une perquisition au domicile de Abdelghani. Elle n'y trouva rien hormis une écharpe sur laquelle est inscrite " La ilaha illa Allah ".

Une convocation est donc laissée afin que le blogueur se présente au commissariat le plus proche dans les plus brefs délais. Chose qu'il fait quelques jours plus tard. Il se rend dans un commissariat d'Alger et se retrouve placé en garde à vue pendant 10 jours. Les 10 jours passés, le procureur du tribunal de Sidi M’Hamed d’Alger l'inculpe pour " outrage au chef de l'État, aux corps constitués et apologie du terrorisme " !

Âgé de seulement 24 ans, il encourt jusqu'à 5 ans de prison et une amende d’un montant pouvant atteindre 500 000 dinars pour atteinte à la personne du président de la République.