3G : c'est la guerre entre les opérateurs

C'est le 13 décembre dernier que la commercialisation de la 3G a été officiellement lancée en Algérie. Les offres des deux opérateurs ayant ouvert leur réseau 3G sont connues de tous et les agences commerciales connaissent un flux de visiteurs important.


Jusque-là, tout va bien. Oui mais voilà, aujourd'hui, l'opérateur Mobilis a dénoncé certaines pratiques " douteuses " provenant de Ooredoo. Nous n'allons pas débattre sur ce point mais nous tenions à partager avec vous les communiqués qui sont parvenus à notre rédaction. Voici tout d'abord celui de Mobilis :

" Mobilis se voit très inquiet de la situation inédite et très critique que connait le tournant technologique important que connaît notre pays, causée par un opérateur sur le marché en violant des dispositions réglementaires régissant la commercialisation de la technologie de 3ème génération en Algérie, tout en exprimant notre étonnement, que malgré nos diverses dénonciations et le constat avéré sur le terrain, ces pratiques perdurent encore. Nous pensons que des lignes rouges viennent d’être franchies.   

En effet, dès le premier jour, cet opérateur à court d’innovation, dans l’incapacité de fournir une solution technique fiable, moyennant un investissement qui aurait dû être consenti, a bafoué la réglementation régissant la commercialisation des offres 3G, en transgressant au vu et au su de tout le monde, le dispositif réglementaire, instauré par les autorités publiques devant garantir la transparence et une concurrence loyale et saine, et ce en s’octroyant des avantages illégaux.

Cet opérateur commercialise ses offres 3G à travers le web, ce qui représente une infraction flagrante aux dispositions de l’article 02 de la décision N°91/PC/ARPT du 11/12/2013, qui conditionne la souscription à une ligne téléphonique mobile 3G, par la présence personnelle et physique du souscripteur au niveau des agences et points de vente agrées.

Ce même opérateur transgresse également l’article 03 de cette même décision ainsi que les textes réglementaires édictés par l’ARPT et les dispositions réglementaires du décret portant attribution de la licence 3G (Cahier des Charges), en utilisant des numéros 2G, pour la commercialisation des services 3G.

Devant cet état de fait, Mobilis dénonce ces violations du cadre réglementaire et ces agissements qui dénotent du non respect flagrant des lois et de la réglementation en vigueur.

Mobilis se trouve dans l’obligation de saisir le Conseil de la Concurrence et de réunir son Conseil d’Administration pour une séance extraordinaire afin d’examiner cette situation inquiétante et prendre les dispositions qui garantissent les intérêts du propriétaire et de ses clients.  

Conscient de la fermeté avec laquelle ce dossier est examiné par les institutions compétentes, Mobilis respectueux des lois et du cadre réglementaire appelle à une prise diligente des dispositions nécessaires pour mettre fin à cette situation de non droit.
   
Tout en saluant le professionnalisme de la majorité de la famille de la presse nationale qui objectivement couvre l’actualité du secteur des TIC et plus particulièrement celle de la téléphonie mobile en Algérie, Mobilis dénonce la complicité par le silence d’une certaine presse qui, bien informée de cette situation, préfère ne rien dévoiler pour cause de chantage économique lié à la manne publicitaire ".

Ooredoo a, bien évidemment, réagi. Voici sa réponse :

" Suite à l’engouement important suscité par le lancement de ses offres 3G, Ooredoo lance une vaste campagne d’information à destination de ses abonnés concernant les formalités relatives à l’activation des services 3G. L’opération, première du genre dans le secteur des télécommunications, vise à préciser les documents à fournir pour pouvoir accéder aux services 3G afin d’absorber efficacement les flux d’abonnés se rendant quotidiennement dans les agences Ooredoo et les 5 000 points de vente agréés.
 
La campagne mise en œuvre est accompagnée de moyens importants visant à simplifier le processus d’activation et à répondre aux nombreuses demandes des abonnés. Ooredoo saisit l’occasion de cette nouvelle campagne pour s’étonner des informations erronées, relayées sous couvert d’anonymat,  concernant la conformité au cadre légal et réglementaire applicable.  

La suspension dont il est fait état concerne uniquement les mécanismes temporaires accordant aux clients dûment identifiés un délai de 15 jours pour signer un nouveau contrat et ainsi réduire les risques de débordement dans nos boutiques et protéger l'intégrité de nos clients, partenaires et employés. Toutes les informations sont disponibles sans délai pour permettre aux autorités compétentes de confirmer que la double numérotation sur une seule SIM constitue la solution optimale pour les abonnés tout en respectant le principe de séparation des licences 2G et 3G.

Il est à craindre que ces fuites d'information erronées jumelées à une limitation des blocs de numéros aient pour objectif de freiner le lancement réussi de la 3G et porter atteinte à son développement normal. A défaut de produire des éléments tangibles, les instigateurs de telles fuites exposent lourdement leur responsabilité.

Ooredoo réaffirme cependant avec force sa volonté de contribuer au développement du Haut Débit Mobile au profit des usagers. Tous les moyens financiers, techniques et humains sont et resteront mobilisés afin de permettre à tous les usagers d’avoir accès aux services 3G dans des conditions abordables, simples et transparentes et en répondant aux exigences légales et réglementaires légitimement mises en place. Loin des postures et positionnements contredits par les faits, Ooredoo s’efforce quotidiennement de lever les obstacles de tous ordres instrumentalisés pour limiter la possibilité des usagers d’accéder à la 3G.

La concomitance des déclarations et fuites d'informations organisées révèle une concordance des intérêts. En dépit de tout, Ooredoo maintient sa stratégie : faire de la 3G un exemple de réussite, un outil abordable pour tous les Algériens et un levier de développement d’un écosystème dédié aux nouvelles technologies ".

Alors, que pensez-vous de tout cela ?