La 3G et sa double numérotation: les opérateurs pas tous d'accord

Les licences définitives ayant été attribuées aux trois opérateurs, la 3G devrait être lancée avant la fin du mois en Algérie. Mais attention, qui dit 3G dit forcément nouveau numéro de téléphone ce qui laisse perplexe certains usagers.



Lundi dernier, le Président de l'Autorité de Régulation de la Poste et des Télécoms, Mohamed Toufik Bessaï, évoquait justement ce point sur les ondes de la Radio Nationale. " Le numéro unique sera implémenté ultérieurement, dans trois semestres au plus tard. Nous avons écrit aux opérateurs pour les informer. L'Algérie ne connaît pas la licence unique mais séparée. Qui dit licence séparée, dit régulation séparée. Le numéro séparé est le seul numéro viable sur le plan juridique. Il faut que la jonction technique entre numéro 2G et numéro 3G n'occulte pas les chiffres d'affaires des opérateurs. Si nous avons opté pour un numéro séparé, c'est pour une question de transparence. Les revenus des deux licences 2G et 3G doivent être lisibles pour le régulateur ", déclarait-il.

Aucun souci pour Mobilis et Djezzy qui déclarent avoir été au courant de cette décision, sachant qu'elle est incluse dans le cahier des charges relatif à l'octroi des licences 3G. M. Saâd Damma, PDG de Mobilis, a en effet déclaré à l'APS que " nous comprenons la position de l’ARPT, d’autant plus que cette décision est incluse dans le cahier des charges relatif à l’octroi des licences 3G. L’approche de l’ARPT est pragmatique et, de surcroît, limitée dans le temps. Je ne peux contester une disposition du cahier des charges que j'ai moi-même paraphé ! Cet article a été évoqué lors des discussions tenues entre l’ARPT et les trois opérateurs sur les dispositions du cahier des charges. Ce n’est pas de notre rôle de dicter quoi que ce soit au régulateur ".

Aucun problème aussi pour Djezzy qui se dit prêt à " respecter toutes les décisions des autorités publiques d’autant plus que cette condition était incluse dans le cahier des charges de la licence. Le recours à une numérotation spécifique aux services 3G est une pratique internationale, adoptée par plusieurs pays par souci de séparer la comptabilité des deux licences ", a déclaré Hamid Grine, directeur de communication de l’opérateur Djezzy, toujours à l'APS.

Nedjma Ooredoo, de son côté, a confié à l'APS que " le cahier des charges ne stipule pas une numérotation distincte pour la 3G, par contre c’est l’ARPT qui décide de l’attribution des numéros. Tout changement du plan de numérotation national doit se faire en concertation avec les opérateurs. Nous avons toujours respecté les décisions des autorités algériennes et nous nous sommes toujours prononcés ouvertement en faveur du développement du marché et de l’intérêt des consommateurs ". L'opérateur avait émis quelques doutes sur ce point, avançant le fait que ça allait demander des investissements supplémentaires aux opérateurs. Des investissements qui ont été minimisés selon une source de l'ARPT qui révèle avoir cédé les licences " à un prix symbolique ".

" Céder les licences à leur prix réel, tel qu’il est pratiqué dans les pays voisins, va pousser les opérateurs à répercuter l’investissement sur les proposés aux clients, alors que nous voulons qu’un maximum d’Algériens accèdent à cette technologie ", a révélé cette source à l'APS.

A savoir que Nedjma Ooredoo a opté pour la puce à double numérotation. Au moment de migrer vers les services 3G, un deuxième numéro sera attribué aux abonnés de l'opérateur. Ils auront ainsi à choisir entre le numéro à utiliser pour les appels et celui pour la 3G. Ils pourront ainsi garder la même puce.