Le contexte algérien n’est pas encore prêt pour la 3G, selon Djezzy

Les opérateurs de la téléphonie mobile se préparent activement au lancement de la 3G en Algérie et Djezzy n’échappe pas à cette donne sur laquelle le premier responsable semble avoir un avis plutôt différent des autres et soutient, sans ambages, que le contexte algérien n’est pas encore prêt pour cette technologie.
Hassan Kabbani, DG d’Orascom Telecom Algérie, au Forum d’El Moudjahid

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    Hassan Kabbani, qui intervenait hier au Forum du quotidien El Moudjahid, a étayé sa vision en expliquant dans le détail qu’“il nous faut d’abord bien distinguer la technologie en elle-même et l’objet de son utilisation” qui, à l’heure actuelle, n’est pas clairement définie et de s’interroger : “Quel contenu sommes-nous en mesure d’offrir au client ? Existe-t-il une cartographie précise du pays, quel type de programme télé, etc. En somme, il n’existe pas une entité qui gère la téléphonie, le portable et le contenu.
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    En d’autres termes, le patron de Djezzy préfère temporiser pour une meilleure visibilité, et surtout en attendant de voir ce que décideront les pouvoirs publics algériens à ce propos et pouvoir ainsi justifier l’investissement nécessaire. Celui-ci ne sera d’ailleurs pas négligeable dans la mesure où cette technologie, qui s’appuie sur le Universal Mobile Telecommunications System (UMTS), exige un support technique autre que le Global System for Mobile Communication (GSM). Cette technologie mobile de troisième génération signifie la transmission de voix et données avec des débits très intéressants qui n’auraient plus rien à envier à ceux proposés sur une ligne téléphonique traditionnelle.
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    “Il est normal que nous ayons le souci de rentabilité sur nos investissements et de garder intacte notre crédibilité auprès de nos clients. Il n’est pas question d’offrir un service qui, dans l’état actuel des choses, ne peut pas être à la hauteur des attentes”, a indiqué Kabbani, précisant au passage que le consommateur devra aussi être obligé de tronquer un téléphone de bas ou moyenne gamme contre un appareil beaucoup plus sophistiqué. D’autres chapitres ont été également abordés par Kabbani et concerne, entre autres, la nouvelle numérotation (10 chiffres) qui sera d’ailleurs adoptée par tous les opérateurs de téléphonie mobile, et ce, dès le 22 février prochain.
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    Orascom Telecom Algérie se traduit par des chiffres, beaucoup de chiffres à l’image de ses 13 millions d’abonnés atteints à la fin 2007 et dont on retiendra 1,8 milliard de dollars de CA et 2,7 milliards de dollars d’investissement, 3 700 postes d’emploi direct et 35 000 indirects. 6 000 stations de base et 321 accords de roaming, 1 000 visites/jour à travers ses 71 centres de services qui seront renforcés incessamment par 2 autres nouveaux. OTA travaille avec 7 partenaires qui gèrent un réseau de 20 000 points de vente pour les 13 millions d’abonnés, soit le ratio d’une recharge et demi/mois/abonné et d’englober ainsi une activité de 21 millions de transactions/jour.
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    Cette gigantesque entreprise fonctionne avec l’aide de 900 conseillers et dispose de 200 centres d’appel qui enregistrent 150 000 appels/jour dont 70% sont traités par le système automatique et devient alors le plus important call center de la région. OTA, qui a pratiquement terminé de payer la totalité du montant de la licence, a versé 120 milliards au Trésor public et se targue d’assurer une couverture de 93% grâce à 6 050 antennes et 19 switches (commutateurs). Mais l’ouverture du capital de ce groupe coté en Bourse n’est pas du tout à l’ordre du jour.
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    D’autres indicateurs, qui témoignent du succès phénoménal de cet opérateur de téléphonie mobile privé, réside dans la faiblesse du taux d’échec des appels d’à peine de 3% et de l’interruption des appels de l’ordre de 1,5%. Pionniers dans l’introduction du programme de fidélisation, Djezzy poursuit la séduction en voulant inclure Allo (points convertis en cadeaux). Avec le Flexy, crédit SOS ou même ses offres sur Otaxiphone et Black Berry, Djezzy ne compte pas s’arrêter là et se lance déjà dans des nouveautés à l’image de celle menée avec la compagnie aérienne Air France pour recevoir et envoyer des SMS durant le vol.
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    “Notre métier n’est pas celui de vendre des puces, mais plutôt d’optimiser tout l’environnement du mobile”, a déclaré Kabbani annonçant, à l’occasion, la ferme intention de généraliser l’accessibilité à Internet sur le mode prépaid tout comme l’est aujourd’hui sur le postpaid. Le groupe qui pèse, aujourd’hui, pas moins de 18 milliards de dollars (en dehors de l’Italie et de la Grèce) n’est pas du tout à vendre, selon les affirmations du premier responsable de Djezzy qui assure de l’intérêt du groupe à investir davantage en Algérie dans les secteurs bancaire, immobilier, construction, pétrochimique, etc.
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    “Le marché algérien présente de grandes potentialités. C’est l’un des marchés des plus prometteurs dans le monde”, soutient Kabbani, nuançant toutefois cet optimisme en invoquant certains obstacles liés au système financier pour ne citer que celui-ci. Autre écueil qui pèse de tout son poids concerne la stabilité notamment le cadre législatif qui peut faire décider ou non les investisseurs à venir nombreux en Algérie. Une bataille loin d’être gagnée...
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    <b>Source : Liberté</b>