Surfez cachés!

A l'heure du tout net, il est de bon ton de tenter de se camoufler, histoire de ne pas voir son identité dispersée et accessible sur la Toile. Voici quelques pistes pour surfer en toute discrétion.
 
Alors que Loppsi redéfinit version après version les libertés des français sur de multiples domaines et que Hadopi scrute sans cesse nos téléchargements, il est temps de faire le point sur les solutions disponibles et les conseils pratiques pour naviguer en tout anonymat. Un exercice difficile à l’heure des réseaux sociaux où il devient coutumier d’étaler morceaux choisis ou intégralité de sa vie privée. Par ailleurs, la confidentialité ne concerne pas que notre rapport au monde virtuel extérieur, mais aussi celui à notre entourage. Ou comment faire ce qu’il nous plait sur l’ordinateur sans que le/la conjoint(e) ou le reste de la famille ne puisse se douter de quoi que ce soit !

Bien paramétrer son navigateur

Le plus simple aujourd’hui pour atteindre un premier palier d’anonymat est de bien configurer son navigateur internet. Vous n’avez sans doute pas échappé aux multiples réclames de Microsoft et son Internet Explorer 8 avec option de navigation personnelle, ou encore le passage de Firefox aux mêmes dispositions depuis la version 3.1. Google Chrome, Opera ou Safari s’en acquittent également. Concrètement, comment cela marche-t-il ? Dans Firefox, par exemple, il suffit d’entrer dans l’onglet Outils, puis d’activer la Navigation Privée.

Cette dernière est alors similaire à n’importe quelle session de surf web, à l’exception des historiques, cookies et autres mots de passe qui ne sont jamais absorbés dans la mémoire du navigateur. Impossible (sauf seulement pour un employeur sur un lieu de travail et le fournisseur d’accès) pour tout autre utilisateur ultérieur de connaître le contenu de votre dernier tour sur la Toile. On peut également supprimer certains aspects de navigation dans les différents menus Outils de tous les navigateurs. On attend toutefois, dans le futur, la véritable Navigation Privée, où seul l’utilisateur pourrait voir les pages même avec quelqu’un dans son dos…

Le proxy tient les voyeurs éloignés

Déjà plus avancées techniquement, le passage par un proxy ouvre de nouvelles perspectives en matière d’anonymat numérique. Un proxy est un serveur externe par lequel vont passer toute vos connexions web, entrantes comme sortantes. Avec un tel procédé, l’adresse IP utilisée pour la navigation internet n’est jamais la vôtre mais bien celle du proxy. En gros, Internet est fait de communication entre plusieurs éléments. Lorsque vous établissez une requête (cliquer sur le lien d’un site, faire une recherche, etc.), votre ordinateur, via son adresse IP, communique avec d’autres adresse. En présence d’un proxy, votre ordinateur passe alors par lui en premier lieu, aussi bien en entrant qu’en signal sortant.

De fait, c’est alors l’adresse du proxy qui sert de référant. S’il est toujours possible de retrouver vos informations en faisant des requêtes sur le proxy, le jeu devient plus intéressant lorsque l’on multiplie les proxies. Car, oui, on peut ainsi tisser un réseau dans le réseau en passant par plusieurs serveur, chacun cachant l’adresse de l’autre. Un maillage rendant la tâche plus ardue pour tout ceux souhaitant remonter le fil de vos connexions histoire de grappiller quelques informations. Il va de soi que les proxies doivent être situés en dehors des frontières du pays de l’utilisateur pour avoir un quelconque intérêt. Le navigateur Opera Turbo dispose déjà d’un accès proxy, mais ce dernier est ouvert et ne permet pas l’anonymat. Son rôle est de compresser tous les éléments de navigation afin d’accélérer la vitesse d’affichage des pages web. Pour les autres navigateurs, toutes les sections de paramétrage de navigation permettent d’enregistrer un proxy, voire plusieurs, en entrant leurs adresses IP. Cette page très didactique du blog FreeKorben explique très bien comment procéder pour chaque navigateur. Pour trouver toutes les adresses de proxies disponibles, on peut par exemple aller faire un tour dans les listes du site Public Proxy Servers.

TOR, l’oignon salvateur

Le routage en oignon, vous connaissez ? Ce n’est pas une recette de cuisine new age mais la traduction de The Onion Router, ou TOR (www.torproject.org). Depuis le site internet de TOR, on peut télécharger le logiciel permettant d’emprunter cette nouvelle autoroute sécurisée. Il reprend le principe des proxies en réseau mais muscle grandement le jeu.

Au lieu de serveurs simples, le réseau TOR utilise des noeuds de connexion. Comme dans les labyrinthes des cahiers de vacances, le chemin d’un point A (votre ordinateur) à un point B (un serveur vers le web) est parsemé de nœuds. A chaque intersection, l’adresse IP de la connexion est modifiée.

Les connexions aux différents nœuds étant par ailleurs aléatoires, il est impossible de remonter jusqu’aux utilisateurs. Là aussi, comme le proxy, les serveurs sont délocalisés. TOR est compatible PC/Mac/Linux et peut être déjà intégré dans certains navigateurs, comme Opera (OperaTor).

Savoir se contrôler sur Facebook

On ne l’écrira jamais assez, mais la première des solutions pour ne pas laisser fuiter bon nombre d’informations confidentielles ou embarrassantes, c’est l’auto-régulation. Savoir maîtriser sa sphère privée. Qui crie au piratage tout en abreuvant sa page Facebook d’informations personnelles permettant moult recoupements perd toute crédibilité. Première étape : disparaitre du moteur de recherche de Facebook. En effet, ce dernier et Google sont étroitement liés, constituant une porte d’entrée vers une page perso.

Dans les paramètres, il suffit de cocher une disponibilité pour les « Amis » seuls sur le moteur de recherche afin que l’utilisateur lambda du site social ne puisse trouver des infos à partir de votre nom. Il faut également maîtriser la partie Confidentialité du site puisque la moindre faille dans cette section permet de laisser votre profil accessible pour de la publicité intrusive, via votre mur ou des applications.

Source: TechYou