Bataille des moteurs de recherche autour des données personnelles

Cet été, nos confrères de ZDNet.fr ont réalisé une étude auprès des moteurs de recherches, Google, AOL, Microsoft, Yahoo et Ask.com, ces derniers semblent avoir modifié leur politique en matière de protection de la vie privée de leurs utilisateurs. Cookies, adresse IP, publicité ciblée… N’TIC vous résume les nouveautés.
La bataille fait rage entre les principaux acteurs du web; C’est à celui qui se montrera le plus protecteur des données personnelles de ses utilisateurs. Google n°1 mondial a ouvert la marche début juin, sous la pression d’un groupe d’experts rattachés à la Commission européenne.

La société a alors ramené à 18 mois la durée de conservation des logs de connexions de ses utilisateurs, puis à 2 ans la durée de vie de ses cookies.
Le moteur de recherche Ask.com lui a suivi dès juillet, aussitôt suivi également par Yahoo et Microsfot, ainsi que par AOL.
Jusqu’à présent relativement laissé de côté par ces sociétés, la protection des données personnelles devient désormais quasiment un argument marketing.

Car au-delà de la performance des sites ou de l’ergonomie du service, les internautes disposent désormais d’un critère supplémentaire pour choisir leur moteur de recherche : la politique de protection de la vie privée.
Google l’a bien compris, en inaugurant le mois dernier un cycle de vidéos pédagogiques sur la question.
Reste que dans le flot d’annonces de cet été, difficile d’avoir une vision claire des pratiques des uns et des autres.
C’est pourquoi nos confrères de CNET News.com sont retournés voir ces cinq sociétés, pour établir un comparatif sur la durée de rétention des données, leur anonymisation, ou l’utilisation de la publicité comportementale (qui consiste à utiliser l’historique de recherche de l’utilisateur pour lui servir des publicités ciblées).

Toujours selon nos confères de CNET News.com, si l’on se réfère aux déclarations de chacun, le moteur de recherche Ask.com est celui qui se montre le plus protecteur de la vie privée des internautes.
Il est le seul à promettre de lancer un outil, AskEraser, qui permettra aux internautes de paramétrer le moteur de recherche de façon à ce que ses requêtes ne soient pas enregistrées.

Il a été précédé sur ce point par le métamoteur Ixquick, qui promet un fonctionnement étique à ses visiteurs.
De plus, Ask.com s’est engagé à ne pas proposer de publicité comportementale.
Pour les quatre autres moteurs, les résultats sont plus mitigés : Google conserve ses données 18 mois avant de les rendre anonymes.

Il efface la partie de l’adresse IP qui conduit directement à l’internaute, mais garde les chiffres permettant par exemple de localiser l’utilisateur (son pays).
En revanche, comme Ask.com, Google n’a pas (encore ?) recours à la publicité comportementale.
Microsoft, de son côté, va plus loin que Google sur la suppression des données personnelles : les cookies et les adresses IP sont séparées de façon définitive des requêtes tapées par les internautes.

En revanche, il utilise la publicité comportementale sur son moteur de recherche (msn.com et Live Search).
Les résultats des autres sociétés (Yahoo et AOL) sont mitigés de la même manière (voir le tableau récapitulatif ci-dessous).

Quoiqu’il en soit, ces modifications, quelle que soit leur ampleur, représentent une grande évolution dans la politique des moteurs de recherche.
Les mêmes questions posées aux mêmes acteurs début 2006 apportaient une réponse unique : les données sont conservées aussi longtemps qu’elles sont utiles. Autant dire indéfiniment.

Aujourd’hui, l’utilisateur peut choisir son moteur en fonction de sa sensibilité à la question de la protection des données personnelles.

Source : N'TIC N14