Condor Smartphones : nos premières impressions !

Le premier smartphone algérien n’est pas un produit anodin. Rêvé par certains, critiqué d’office par d’autres, c’est sur un marché très concurrentiel que le smartphone made in bladi va atterrir. Alors que le C1 vient tout juste d’être commercialisé, le C4 se fait toujours attendre. Un retard que l’on soupçonne lié au marathon administratif qui précède la mise sur le marché. Nous avons tout de même pu avoir un moment d’intimité avec les deux premiers smartphones signés Condor, et autant le dire tout de suite, le résultat dépasse toutes les attentes...


Deux modèles, deux segments

Nommés C1 et C4, les deux modèles partagent quelques caractéristiques clés : ils sont tous les deux double SIM, intègrent tous les deux un GPS et un port Micro USB 2.0, utilisent tous les deux une batterie à 1630 mAh (nous n’avons pas eu l’occasion de tester leurs autonomies respectives), et peuvent étendre leur mémoire via carte microSD jusqu’à 32 Go. Condor réussit un exercice fondamental pour un premier lancement : donner une identité visuelle à ses terminaux.

Le C1 et le C4 optent pour 4 boutons lumineux en façade : options, accueil, retour, et recherche. Les deux façades sont noires, sans bouton physique, et arborent fièrement le logo Condor en haut. Les points communs s’arrêtent là. Selon les standards en vigueur, le C1 est un terminal d’entrée de gamme et le C4 se situerait en moyen de gamme. Qu’ont-ils à proposer ? A qui s’adressent-ils ? Réponses.

Condor C1 : un vrai smartphone pour 11 200 DA

Le terminal étant sur le marché au moment où s’écrivent ces lignes, son prix de vente est de 11 200 DA, et il s’agit là d’un vrai smartphone. Il tourne sous Android 2.3.6 Gingerbread, pas un système d’exploitation propriétaire et étriqué, mais Android, avec toute sa versatilité, et ses centaines de milliers d’applications. Il s’agit tout de même d’une version surannée et peu gourmande de l’OS, de façon à ce que le processeur du C1, un Qualcomm mono-coeur cadencé à 1 Ghz, suffise à offrir une expérience fluide à l’utilisateur.

Côté design, le C1 est peu raffiné. A 140 x 60 x 12 mm, il affiche de plus grandes mensurations que le C4 alors qu’il embarque un écran plus petit. Nous avons tout de même apprécié la coque arrière du C1, faite d’une gomme qui adhère bien à la main, mais attention aux éraflures. Toujours sur la face arrière, un appareil photo de 3 mégapixels fait acte de présence, et aucune caméra sur la face avant ne permet de Skyper. A ce prix là, quelques concessions sur l’écran sont aussi à faire : un LCD à 3.5 pouces d’une résolution de 320 x 480 pixels, à peine suffisant pour youtuber à 144 p.

Pour la mémoire interne, le C1 se contente de 256 Mo de stockage. Pas grave vu que l’on peut étendre cela via microSD ? Certes, mais si les applications ne démarrent que si elles sont installées sur la mémoire interne, l’utilisateur devra en choisir une poignée à embarquer tout le temps. Avec ses caractéristiques et sa double SIM, le C1 se positionne en face de terminaux tels que le LG L3 Dual ou le Sony Xperia Tipo Dual, mais avec un prix de vente un tiers en dessous.

Il s’adresse à des utilisateurs peu exigeants en matière d’applications, qui voient dans le smartphone un outil pour naviguer sur Internet, aller sur les réseaux sociaux, écouter de la musique, et pourquoi pas téléphoner. Son mérite et argument premier est de définir une nouvelle barre pour les prix de l’entrée de gamme en Android 2.3.


Condor C4 : une bombe à ~ 15 000 DA

Le prix est à prendre avec des pincettes, mais si le C4 atterrit en effet à 15 000 DA sur le marché, il aura tout simplement le meilleur rapport qualité/prix de son segment. Le design du C4 est nettement plus soigné. A 125 x 65 x 11 mm, il est plus fin et embarque un écran LCD de 4 pouces.

Il pèse en outre 140 grammes, ce qui est 10 grammes plus léger que le C1. Son contour biseauté améliore cette impression de finesse, mais la peinture couleur métal sombre du plastique sur les côtés donne une impression un peu « cheap », pas sûr que la peinture reste intacte avec le temps.

Fini la gomme antidérapante, c’est dans un plastique blanc qui adore les traces de doigts que la coque arrière est faite. Nous y retrouvons un appareil photo de 5 mégapixels, une LED pour y voir dans le noir, et comble de la joie, la façade avant est équipée d’une caméra…0.3 MP, certes, mais caméra frontale tout de même.

Le C4 a été un véritable coup de coeur : agréable à prendre en main, il nous sert du Ice Cream Sandwich (Andoid 4.0.4) digne du haut de gamme d’il y a deux ans. Il peut en effet compter sur un Qualcomm Dual Core cadencé à 1.2 GHz, ce qui est inédit pour le prix ciblé.

La RAM est cela dit limitée à 512 Mo, autant que sur le C1, mais le stockage est (heureusement) revu à la hausse avec 4 Go de mémoire interne. Android 4.0 est certes vieillissant, mais les applications compatibles sont légion et de bonne facture.

Nous aurions aimé avoir plus de stockage interne, histoire de profiter du processeur double coeur et ne pas avoir à trier parmi les applications à installer (malgré les 32 Go à prévoir en plus via microSD). La résolution de l’écran reste modeste, avec 480 x 800 pixels, mais la diagonale plus grande donne une expérience confortable.

Nos premières impressions sont hautement positives et le téléphone n’a accusé aucun ralentissement au cours de notre courte session d’essai. Clairement, le C4 porte bien son nom, c’est une petite bombe qui tutoie des terminaux parfois moitié plus chers pour des caractéristiques voisines. Le public visé est plus large.

Avec plus d’aisance et de fluidité dans les applications, il saura convaincre des utilisateurs qui cherchent plus de performances s’ils font un léger compromis sur l’écran. En combinant double SIM, design soigné, identité visuelle, et performances correctes, il est un premier essai très encourageant pour le smartphone made in bladi. Bravo !