Pendant ce temps, dans le microcosme vidéoludique: le bouquet final de 2012

Le bouquet final de 2012 en matière de sorties de jeux dépasse certaines attentes. Entre Borderlands 2, Dishonored, ou Assassin’s Creed 3 en octobre (on s’en remet à peine) et Halo 4, Call of Duty Balck Ops 2, ou Hitman Absolution en ce mois de novembre, on en viendrait presque à oublier les très bons Need For Speed Most Wanted, ou encore Epic Mickey : le Retour des Héros, le très intéressant Of Orcs and Men, et un nième Medal of Honor qu’accompagne une flopée de navets sur Kinect. Si vous n’avez rien compris à cette introduction, pas de panique, allons à la découverte de 5 titres qui valent le détour (ou pas).


Assassin’s Creed III



Il serait un crime de passer à côté d’Assassin’s Creed III pour tous joueurs sur PS3, Xbox 360, PC, voire même Wii U tant le soft est enrichissant, intelligent, jubilatoire, et diablement amusant. Chaque choix des développeurs touche son but, tout remaniement de gameplay, toute prise de position esthétique ou scénaristique font d’Assassin’s Creed III une oeuvre de référence.

L’introduction réserve son lot de surprises scénaristiques et il conviendra de les taire dans ce rapide survol pour parler du contexte principal du jeu : l’Amérique du XIIIème siècle. On s’y croit littéralement, et la réalisation y est pour beaucoup; les dialogues notamment, doublés à la perfection, restent en mémoire, comme celui avec Benjamin Franklin, tôt dans le jeu, qu’on ne peut que conseiller de suivre jusqu’au bout…

Le gameplay retravaillé permet à Connor, l’ancêtre de Desmond dont on suivra l’aventure depuis avant sa conception jusqu’à sa transformation en Assassin, de grimper les arbres, ou de sauter les obstacles avec une grâce qui vous ferait passer Ezio pour une grand-mère souffrant d’arthrose…

Bon, j’exagère, mais les déplacements gagnent en fluidité, et le gameplay se montre d’une richesse insoupçonnée. Connor, de mère indienne, grandit en pleine forêt, et on le suit dans ses séances de chasse ; on pose des pièges, on tire à l’arc, on dépèce des animaux à la Red Dead Redemption... Le dépaysement est total et le contraste entre les environnements naturels et urbains donne au monde d’Assassin’s Creed III une profondeur et un réalisme jamais atteint par la série. Il serait facile de continuer à taper frénétiquement sur mon clavier pour décrire Assassin’s Creed III, mais c’est manette en main que l’on en mesure…la démesure.


Halo 4

On s’en va tester Halo 4, l’air de rien, sans en attendre nécessairement une expérience extraordinaire et « SPLAF! », la claque graphique ! Autant des jeux comme Dishonored sont magnifiques pour des raisons de design artistique, autant Halo 4 nous lance des textures techniquement exceptionnelles qui habillent un design artistique intéressant.

Les jeux de lumière, la conception des ennemis, les environnements gigantesques en arrière plan et les effets des armes, Halo 4 est avant tout une expérience graphique prémium. Ensuite vient le gameplay, plus dynamique (on peut sprinter youpi!) que dans les épisodes précédents, ce qui en fait un des Halo les plus maniables, mais le tout manque de rythme et les phases où les ennemis sont sporadiques ne sont pas soutenues par une narration de haute volée.

Le scénario n’est pas entièrement secondaire et offrira quelques séquences dignes de figurer dans un trailer, mais la romance entre le Maste Chief et l’intelligence artificielle qui nous tient compagnie, bien qu’intéressante sur le papier, se retrouve maladroitement exécutée in-game…ce qui n’est pas un drame en soi (quoi qu’il s’agisse d’un drame impliquant la désintégration imminente de l’IA). Un très bon Halo, qui fait à peine un bon FPS que l’on traverse en une dizaine d’heures avant de reprendre Borderlands 2 qu’on n’a toujours pas fini au bout de trente, pour toujours plus de fun.

Call of Duty Black Ops II

Bonne pioche pour une série qui commençait à sentir la naphtaline. Ce jeu de tir à la première personne fait suite à l’aventure d’Alex Mason, le bidasse des 80’s qui apportait un vent de fraîcheur à Call of Duty avec son contexte de guerre froide. On le retrouvera cette fois dans une aventure intelligemment scénarisée… Autant dire que cela est inédit dans une série qui nous a plutôt habitué aux prouesses graphiques sans développement sous la surface. La prouesse graphique n’est cependant plus, la faute au moteur ridé…mais mention spéciale au découpage de l’intrigue sur deux époques.

Les années 80 bien sûr, mais aussi 2025, et non, nous n’allons pas incarner Alex Mason en déambulateur, mais David, son fils qui doit désamorcer les prémices d’une guerre ouverte entre les US et la Chine. Quelles prémices ? Par qui sont-elles initiées ? Quel rapport avec la guerre froide ? Le scénario de Black Ops II ne se résume pas si simplement, et quand on couple cela à un gameplay aussi varié que les outils que séparent 40 années d’innovations technologiques, on se retrouve avec un Call of Duty qui a tout compris.

Of Orcs and Men

Les Laurel et Hardy du jeu video…en version Orc musculeux et Gobelin assassin dans un RPG plongé dans un monde en guerre. Le conflit opposant les humains tyranniques aux peuples du sud…plus verts. Au menu, de l’action RPG moyen supérieur qui vacille entre le charisme certain des protagonistes, l’univers intéressant dans lequel ils évoluent, et le gameplay un brin répétitif, un brin mollasson, les environnements un brin redondants et une architecture un brin convenue. Of Orcs and Men raconte une histoire qui vaut le détour, sombre et enchanteresse, qui distillera quelques heures durant de quoi préférer être gros, vert, et en colère.

Dragon Ball Z for Kinect

Il serait un crime de NE PAS passer à côté de ce navet du jeu vidéo. Comment peut-on à ce point massacrer le gameplay d’un jeu auquel nous avons tous joué un jour ou l’autre : faire semblant d’être San Goku et mimer des Kamehameha ? Réponse : Kinect est définitivement incapable de reconnaître des mouvements rapides et ne permet pas d’avoir un gameplay qui ne soit pas littéralement défiguré par des scripts obligeant à suivre des séquences pré-formatées. Le souci principal n’est même pas là, car même avec des séquences préformatées, il aurait été possible de revivre les aventures de Goku à travers des actions contextuelles bien placées, rehaussées par des cinématiques bien réalisées ou inédites… Que nenni !

La durée de vie est de trois heures, en sachant qu’il s’agit d’une boucle d’actions de moins de 5 minutes répétées à l’identique de bout en bout. Quand le Fordisme a inventé le travail à la chaîne, personne ne trouvait cela amusant, et c’est toujours le cas en 2012.