PlayMania, une boutique pas comme les autres. Vendre des jeux vidéo, c’est tout un métier. Le tout n’est pas uniquement de télécharger/graver, il s’agit aussi de guider le néophyte, d’être à la pointe de la dernière mise à jour, d’assurer le fonctionnement et/ou le service après-vente de ses produits, et de bien d’autres choses encore. Tenir une boutique de jeux, cela requiert de la culture, de la passion et de la maîtrise technique. Tripatouiller les entrailles d’une console n’est pas à la portée du bricoleur du dimanche. Une équipe comme celle de PlayMania, ça vous change la vie. Exit les longues recherches sur des forums espagnols pour dénicher le bon patch. Exit le suspens insoutenable au démarrage d’un jeu, marchera-t-il ? Ne marchera-t-il pas ? Mounir et Rafik, dans leur repère du 22 rue Reda Houhou, ont en certaines occasions (parution des résultats scolaires de fin d’année par exemple) affaire à des mères de familles, qui, encore à notre âge, sont au jeu vidéo ce qu’est Duke Nukem au romantisme. Même là, orienter ces dames vers le produit qui fera le plus plaisir à leur geek de rejeton se solde généralement par une réussite. Ce, car l’équipe est à l’écoute, et n’impose pas ses choix personnels au client, mais l’oriente selon ce qui convient. Aux dernières emplettes chez PlayMania, à côté de la vitrine où trônait déjà la 3DS à sa sortie européenne, la dernière fournée de softs HD vous chatouille les narines, une pâtisserie aux effluves de plastique pour nourrir le gamer.
Le FPS: Duke Nukem Forever
Duke Nukem est une licence qui aura marqué ses époques. La toile de fond concerne une histoire vaguement crédible faite d’extraterrestres vindicatifs venus manger le pain des terriens. Là, Duke Nukem, avec ses petits bras musclés, s’échine à sauver le monde, contre vents et marrées, pourvu qu’il sauve le maximum de donzelles… qui le lui rendent bien. La profondeur du scénario vous laisse peut être pantois, mais force est de constater que ce même univers est le meilleur argument de vente de cette nouvelle mouture. 15 ans de développement en dents de scie ont été nécessaires pour accoucher de ce Duke Nukem à l’esthétique grossière, au gameplay grossier, aux dialogues grossiers, et bien qu’il y ait là matière à reconnaissance, le soft s’embourbe. Concrètement, ce soft est assez parsemé de moments d’anthologie pour justifier de se lancer à corps perdu dans la bataille, mais ces mêmes moments demeurent trop éparses pour que l’on se souvienne de ce tome comme d’un must. Il est étonnant de constater qu’un mauvais Duke Nukem fasse tout de même un jeu «moyen» à «bon».
L’Action/Horror game: Shadows of the Damned
Voilà un jeu qui envoie du bois. Shadows of the Damned, ou l’adaptation de la Divine Comedy à la sauce paprika. Garcia, votre héro tatoué et passablement badboy est tout de même l’homme d’une seule femme : Paula (ça change de Duke Nukem). La pauvre chérie a été enlevée par un certain Flemming, le Satan local. S’en suit alors une longue descente aux enfers à vous en faire pâlir Dante de jalousie. La force du soft tient en deux bases solides, le gameplay et l’ambiance. On pardonnera les quelques défauts techniques qui ne sont pas sans nous rappeler que les créateurs de No More Heroes sont en partie derrière la mise au point du soft. Votre compagnon d’armes porte bien ce titre vu qu’il constituera lui-même l’ensemble de votre arsenal. Il s’agit d’un démon métamorphe qui prendra la forme de vos 4 armes de jet principales, et qui éclairera votre chemin dans les ténèbres infernales. Les ténèbres jouent en effet un rôle à part entière, car elles aspirent vos points vitaux et protègent vos ennemis. Cette ambiance sombre est rehaussée par un humour décapant, nourri à renfort d’allusions salaces.
Le RPG : Dungeon Siege III
La couloirologie, vous connaissez ? La couloirologie est une sombre doctrine qui s’immisce dans le carré vidéo-ludique. Son âge d’or était au tout début des beat’em all, où un long couloir constituait à lui seul toute l’armature du level design. Puis, un beau jour, l’architecture des niveaux laissait place à plus d’options pour appréhender une seule et même situation. Les jeux qui excellent dans cet exercice de diversité de progression s’inscrivent massivement dans le genre du RPG. Pourtant, la secte de la couloirologie ne cesse de faire des victimes, chose que l’on pardonne à un Duke Nukem, mais qui ne passe pas chez ce Dungeon Siege III. Certes, les épisodes précédents ne faisaient pas mieux, mais il ne s’agissait pas encore de RPG, et les développeurs ne s’appelaient pas Obsidian. Quand la complexification de l’arbre d’évolution des personnages et des combats reste louable, la couloirisation de la progression tue dans l’oeuf tout intérêt d’exploration de la map, vu qu’il suffit d’avancer. Ajouter à cela une réalisation qui ne casse pas trois pattes à un canard et vous avez un RPG dispensable aux non initiés. Toutefois, pour un public habitué aux hack’n’slash tactiques, Dungeon Siege reste une bonne pioche qui vous fera découvrir une histoire bien narrée, des personnages bien amenés, et des phases de combat bien retors.
Le TPS (Third Person Shooter): Red Faction: Armageddon
Red Faction s’est bâtit sur un principe simple: TOUT CASSER ! La licence se sera illustrée dans le genre du FPS puis du GTA-like. Cette fois-ci, c’est sous la forme d’un jeu d’action à la troisième personne que le soft revient, plein d’adrénaline et de testostérone. Vous vous retrouvez dans les entrailles de la planète Mars. Après beaucoup d’efforts, l’humanité a réussi à terraformer ce caillou peu accueillant, puis, un trouble fête peu regardant a attaqué le terraformeur. Ce sera donc à vous qui disposez d’une nanoforge (outil capable de réparer n’importe quel partie endommagée de l’environnement de jeu), de pénétrer dans le terraformeur pour jouer les dépanneurs de l’extrême. Evidemment, ledit terraformeur est peuplé d’une myriade d’aliens au sens de l’accueil pour le moins original. Red Faction Armageddon est un défouloir total, où vous brisez, réparez, re-briser tout le décor pour déloger la vermine extraterrestre. A mettre entre toutes les mains adultes et vaccinées.
N'TIC 57 / ZIOUCHI Oussama