Jiwa, c’est fini. Le site indépendant de streaming audio, en liquidation judiciaire, ne propose plus de musique à la demande. Un coup de chaud pour les mélomanes qui ne savent plus qui écouter…
« C’était la dernière startup française ambitieuse et indépendante dans le secteur de la distribution musicale en stream : Jiwa vient de jeter l’éponge. » En forme d’hommage sur son site, le blog dédié aux technologies internet ReadWriteWeb, qui a révélé l’information ce 3 août, dresse un long article constat d’un échec: celui de la consommation de musique gratuite en ligne en France.
La disparition de la plate-forme française de streaming audio Jiwa lancée en 2008 fait suite à la mise en liquidation judiciaire de la société du même nom par le tribunal de commerce de Paris le 29 juillet dernier.
Les conditions d’exploitation des catalogues de certaines maisons de disques ont eu raison de la trésorerie et de l’offre - qui s’étiolait comme peau de chagrin - de Jiwa. En février déjà, le co-fondateur de la plate-forme, Jean Marc Plueger regrettait « le retrait de Warner Music et torpillait le régime des minimums garantis, ces sommes imposées par les majors qui sont autant de barrières d’entrées pour le développement de nouveaux modèles économiques », rappelle PC Inpact, dans une interview à l’époque.
Dans les jours à venir, la musique en streaming ne sera plus sur Jiwa, seules les playlists seront encore accessibles. Les mélomanes s’interrogent quant à l’avenir du streaming en France à l’heure d’Hadopi, censé favoriser le développement de la musique légale et à l’heure de la fusion d’Orange (et de son site d’écoute à la demande Wormee) et de Deezer, leader sur le streaming en France (20 000 abonnés et 7 millions de Deezernautes dans le monde).
Interrogé par Rue 89, Jean Marc Plueger juge, lui, que le développement sur le marché français de la musique « semble impossible ». « Il y a une vingtaine d'acteurs en France dans la musique, pas seulement en streaming, avec des start-up comme Jiwa mais aussi des grands opérateurs comme Orange ou SFR. [...] Leur point commun est d'être tous déficitaires dans leurs activités musicales, car les conditions imposées par les majors de la musique ne permettent pas de trouver l'équilibre, ni de se différencier : on propose les mêmes prix et les mêmes offres. »
Source: Silicon