L'INFORMEL DANS LA TELEPHONIE MOBILE Les non-dits sur le marché du portable

Le marché de la téléphonie mobile n'est pas organisé et les opérateurs font ce qu'ils veulent. Le constat a été dressé par Mme Loungar Houria, représentante du ministère du Commerce, lors d'une conférence animée hier au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), à Alger.

Selon la conférencière, cette situation «n'incombe pas au département du commerce, même si ce dernier est en charge du contrôle de l'activité commerciale». Pour Mme Loungar Houria, la responsabilité est en premier lieu celle de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), en charge de réguler le marché de la téléphonie mobile. Mieux, la représentante du département du commerce cite des exemples sur cette situation de «non-contrôle du marché de la téléphonie mobile», invitant en cette circonstance les consommateurs «à agir pour faire valoir leurs droits». Et de rappeler à l'assistance que «la problématique du marché informel est l'affaire de tous, et pas seulement celle des autorités».

Cette conférence-débat, organisée par l'UGCAA, a été également marquée par la participation de patrons d'entreprises du secteur de la téléphonie mobile. Ainsi, des représentants des entreprises Algérie K-Point, Algerieka, ont évoqué la problématique de l'informel, indiquant que «le secteur de la téléphonie mobile, en l'absence de régulation, voire de contrôle, est caractérisé par une clochardisation» qui ne dit pas son nom.

A ce sujet, on a avancé des chiffres selon lesquels, en 2002, l'importation légale des téléphones mobiles a été de 350.000 pour seulement 300.000 puces, alors que deux années après, soit en 2004, la baisse des prix de la téléphonie a permis la commercialisation de 3 millions de portables, soit une hausse de un million deux cent mille mobiles en une année. On ajoute que c'est durant l'année 2005 que le secteur a connu une expansion sans précédent avec la commercialisation de dix millions de puces pour 2,2 millions de téléphones portables importés.

Pour sa part, le chargé de communication de l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL), M. Kaci Aïssi, a laissé entendre pour sa part qu'il y a «des non-dits dans les chiffres avancés concernant l'importation des mobiles». A ce sujet, il dira que des pratiques allant dans le sens de sous-déclaration en douane de toute les parties, y compris des opérateurs eux-mêmes, n'aide pas à disposer de chiffres réels. Selon lui, le marché légal est de 20%, le reste étant informel.