DEVELOPPEMENT DE L’INTERNET: L’Algérie déconnectée

Hôte hier d’une émission de la Chaîne II de la Radio nationale, le président de l’Association nationale des providers des services Internet (AN-ISP), Younès Grar, a présenté des chiffres très révélateurs du retard de l’Algérie en matière de développement de l’internet. Selon Younès Grar, même si son usage s’est démocratisé, en témoigne l’empressement juvénile, notamment vers les cybercafés pour lire le courrier, chatter et “surfer”, l’internet reste néanmoins très peu développé dans notre pays comparé aux autres pays.

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    Ainsi, il a indiqué que l’Algérie compte actuellement quelque 2 millions d’utilisateurs d’internet dont 700 à 800 000 uniquement au niveau des cybercafés et le reste par d’autres moyens. Un “outil incontournable” dont l’expansion a permis de créer entre 20 et 30 000 emplois au niveau des cybercafés, outre quelques milliers d’emplois à travers l’ensemble du secteur des technologies de l’information et de la communication. Cela étant, sur les quelque 300 000 petites et moyennes entreprises (PME) du pays, seulement 10 000 PME ont créé des sites Web, selon le président de l’AN-ISP, persuadé qu’il y a encore “du travail à faire”. Selon le président de cette association, l’objectif du projet Ousratic, qui vise à permettre à 6 millions de familles algériennes d’acquérir un micro-ordinateur d’ici à 2009, est loin d’être atteint. En effet, quelques centaines de familles seulement ont bénéficié jusque-là de cette facilité d’accès à l’internet. Au-delà du coût encore onéreux du micro-ordinateur, cinq fois le SNMG, de l’insuffisance de soutien étatique et du développement limité des facilités de paiement, la question se pose également en termes d’accès facile et rapide à l’internet. Or, l’objectif d’atteindre les 6 millions d’abonnés ADSL d’ici à 2009 est aussi loin d’être atteint puisqu’il n’y a, à l’heure actuelle, que moins de 100 000 abonnés ADSL opérationnels. Au-delà des contraintes de câblage et de connexion, à lever, selon lui, Younès Grar a appelé à développer l’ADSL et le haut débit en Algérie, un “marché juteux” estimé à plusieurs milliards de dollars. En fait, pour Younès Grar, qui a indiqué que sur la centaine d’ISP autorisés à exercer leur activité, seulement treize sont opérationnels à l’heure actuelle, l’usage de l’internet doit être élargi à toutes les activités économiques et de services, aux administrations, aux écoles, et non pas seulement limité au courrier, chat et surfing. Soit, la problématique se pose également, selon lui, en termes de contenu diversifié, utile et facile d’accès, tant les entreprises et les citoyens que l’administration, mais aussi le système éducatif notamment devant jouer leur rôle et être plus présents sur le réseau en termes de diffusion, transmission et enrichissement des informations. Or, le projet e-governement Algérie, pourtant annoncé par le gouvernement comme déjà opérationnel depuis décembre 2004, en reste cependant encore au stade de l’arlésienne, selon Younès Grar, qui a regretté l’absence même d’un site Web sur ce projet et sur son état d’avancement. De fait, le président de l’AN-ISP a estimé qu’en matière de développement de la Société d’information, il faut aller au-delà des “annonces effets” et mettre en œuvre réellement une stratégie sérieuse, efficiente et dotée d’un plan d’action, de moyens de suivi à même de “rectifier le tir au fur et à mesure”.
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    Source :le soir d’algerie
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