Cinéma et jeux vidéo, d’un écran à l’autre

La plupart des loisirs proposés par la société moderne sont projetés sur un écran ou sont accessibles à travers ce dernier. Que ce soit la musique, la télévision ou les jeux vidéo, on doit toujours se référer à notre rectangle magique pour pouvoir passer un bon moment.

 

Ainsi, des divertissements différents convergent sur ce lieu commun et des liens se tissent entre eux, sous couvert d’intérêts communs pour leurs créateurs. C’est dans cette perspective qu’une solide relation est née entre le Cinéma et le monde des Jeux vidéo, ce dernier prenant une ampleur sans précédent dans nos vies pour rattraper le 7ème art dans son hégémonie sur l’Entertainment mondial, accentuant les dégâts occasionnés par l’avènement de la télévision.

Le cinéma, source d’inspiration des premiers jeux vidéo

Les premiers scénarios viables de jeux vidéo furent inspirés des films à succès de cette époque, les scénaristes spécialisés du genre faisant défaut et la demande en jeux de qualité augmentant. Les années 70 et 80 connurent une véritable déferlante d’adaptation de films, surfant sur la vague de science fiction qu’inspirait Spielberg au cinéma. Ce dernier commençait à perdre en esprit pour gagner en esthétique, les limites de la réalité s’estompaient pour ouvrir à l’imagination les portes des studios.

De Predator à E.T, toute une cohorte de créatures bizarres vint poser ses valises sur nos écrans, faisant une halte dans les salles de cinéma pour finir dans nos salons. Ainsi, selon une étude, 500 films exploités en salle ont donné naissance à plus de 2 000 jeux vidéo. Ces adaptations étant très disparates : Star Wars ayant généré près d’une trentaine de jeux vidéo quand d’autres films se sont contentés de ne connaître qu’une seule adaptation. 


Bien entendu, on a eu droit au bon comme au mauvais, même si le mauvais prévalait sur le bon ! La 3D n’en étant qu’à ses balbutiements et les consoles ne générant encore que des images peu distinguées, les adaptations tirées du ciné frisèrent souvent le ridicule et les bugs étaient légions.

A l’aube des années 2000, le jeu vidéo commença à prendre sa revanche jusqu’à représenter un marché de près de 70 milliards de dollars en 2013. De quoi intéresser bien des studios hollywoodiens conscients du potentiel financier du Gaming. Malheureusement, les délais offerts par les producteurs aux studios de développement sont bien souvent insuffisants pour offrir un jeu de qualité. Ajoutons à cela le secret entourant les scénarios des films qui fait qu’il est bien souvent difficile de produire un scénario cohérent pour le jeu dérivé.

Un titre ressort et explique la recette d’une bonne adaptation : King Kong, tiré du film de Peter Jackson sorti en 2005. Il a la particularité d’avoir été peaufiné par le réalisateur lui-même, Jackson est en effet lui-même un Gamer et a donné de l’importance à cette adaptation.

Quand le cinéma guette les fans de jeu vidéo

Le phénomène inverse a aussi pris de l’ampleur ces dernières années, et se confirme avec la sortie récente du très attendu Fast and Furious sur grand écran. La machine hollywoodienne voulant faire du cinéma la continuité du jeu vidéo afin d’attirer les Gamers et leur faire remplacer la manette par le pop-corn.

De ce fait, les campagnes marketing sont plus allégées et ne nécessitent pas d’introduire un nouveau produit mais un simple dérivé, ce qui réduit drastiquement le travail des équipes de promotion qui n’ont qu’à calquer celle du jeu vidéo.

Si cette stratégie a fait naître des Blockbusters fracassants suscitant même de nombreuses suites, tel Resident Evil qui a connu un franc succès au point de créer une nouvelle communauté de fans qui l’ont découvert au cinéma, d’autres sont moins inspirés (tels Max Payne ou Final Fantasy) et n’arrivent pas à transposer l’esprit et l’atmosphère des jeux d’origine.

Il est vrai que certaines perles du jeu vidéo, méritent d’être transmises au plus grand public à travers une adaptation cinématographique, mais il semble que ce n’est qu’avec l’avènement récent de l’image de synthèse et la généralisation de la 3D au cinéma qu’un travail décent pourra être fait sur la plupart des franchises du jeu vidéo. L’adaptation du cultissime Warcraft qui sortira en 2016 apportera un élément de réponse.

Une interdépendance financière avant d’être artistique

Le rendu artistique des adaptations est donc rarement à la hauteur des originaux. Pourtant, la tendance ne s’essouffle pas, surtout chez des studios comme Disney qui accompagnent chaque film d’un jeu vidéo. L’appât du gain va au-dessus des considérations de la critique, car le succès est souvent au rendez-vous.

Un film fade tel Hitman a ainsi rapporté près de 100 millions de dollars, jouant sur l’immense popularité du jeu du même nom. Tout comme beaucoup de jeux ne sont achetés que par des fans irréductibles, qui espèrent prolonger leurs idylles avec un film à travers son jeu vidéo.

Il y a aussi cette envie qu’ont les grandes firmes de minimiser les coûts de leurs créations, et d’entrer dans une ère où une œuvre serait tentaculaire. Capable de rapporter dans le domaine de la musique, cinéma, théâtre et jeux vidéo en n’usant que d’un seul thème et nom.

Les meilleurs films tirés d’un jeu vidéo

- Resident Evil : la célébre série Resident Evil a provoqué bien des sueurs froides à toute une génération de Gamers, qui hésitèrent bien longtemps à ouvrir une porte, sachant que l’univers plein de zombies du jeu réservait rarement de joyeuses surprises. Porté à l’écran avec Milla Jovovich comme actrice principale, le jeu a jusqu’à présent généré 4 films dont la qualité a dégringolé avec le temps, mais qui sont un bel hommage à ce précurseur de la Zombie-Mania qui a déferlé sur la culture populaire.

- Silent Hill : on s’enfonce dans le glauque avec un film d’horreur qui a su se faire un nom et rappeler la profondeur noire du jeu vidéo, qui n’est finalement pas qu’un divertissement enfantin. Accueilli par une critique mitigée, il reste une bonne introduction aux jeux vidéo d’horreur et d’angoisse.

- Petite mention pour Prince of Persia qui, même s’il n’est qu’un blockbuster à gros budget et effets spéciaux démesurés, a le mérite d’être un BON blockbuster ! Le jeu reste bien entendu d’une qualité largement supérieure en termes de folklore traditionnel et oriental.