Technologies spatiales et satellitaires : où en est l’algérie ?

Numéro dossier: 107

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Une aventure qui a débuté en 2002

L’aventure spatiale algérienne a démarré au début des années 2000, avec le lancement d’Alsat 1 en novembre 2002 (13 ans déjà !). Alsat 1 faisait partie d’une série de cinq microsatellites lancés dans le cadre d’une constellation internationale. Il avait pour objectif de fournir des images de résolution moyenne et de permettre des activités de surveillance notamment pour des catastrophes naturelles ou de télédétection. S’en est suivie une série d’actions visant à développer l’activité et la recherche spatiale en Algérie. C’est ainsi que le Centre de Développement des Satellites (CDS), qui vient de développer Alsat 2B, a vu le jour à Oran. Puis vint le lancement d’Alsat 2A depuis une base indienne en 2010. Il permet l’observation de la terre à haute résolution.

Grâce à Alsat 2, l’Algérie s’est affranchie de sa dépendance vis à vis de ses fournisseurs de données satellitaires. C’est ainsi que 23000 photos ont été fournies par ce satellite. Ils ont servi au domaine de l’agriculture, de l’hydraulique, du transport, des forêts, de l’industrie, etc... A savoir que ces deux satellites avaient été réalisés en partenariat avec des compétences britanniques.

Un avenir radieux

A l’avenir, ce sont quelques 80 projets opérationnels d’application spatiale qui sont prévus dans le cadre d’un programme de développement des activités spatiales algériennes. L’arrivée d’Alsat 2B étant la cerise sur le gâteau. L’Algérie réussit ainsi à créer son propre satellite, prouvant les disponibilités des compétences (et des moyens) qui vont surement être appelées à faire mieux et plus à l’avenir. L’avenir de l’activité spatiale algérienne s’annonce chargé et assez radieux. Selon nos informations, l’ASAL a programmé le lancement d’une série de satellites, dont Alsatcom, dédiés exclusivement aux télécommunications. Ce dernier permettra la réalisation d’un bon nombre d’objectifs dans le domaine de la radiodiffusion, le développement de la photo numérique et l’utilisation du téléphone portable et fixe. Une révolution. Seul bémol dans toute cette success-story, l’utilisation des moyens que possède le pays.

Le secteur privé n’ayant pas été associé à l’aventure spatiale algérienne, ces moyens que l’Algérie est en train de mettre en place ne bénéficient toujours pas à la sphère économique algérienne. Selon nos informations, aucun organisme proprement économique, et surtout pas privé, n’utilise ces moyens pour proposer des services à valeur ajoutée aux consommateurs algériens. On pourrait penser que la disponibilité d’images et de données serviraient à des opérateurs économiques dans l’agriculture, la géolocalisation, ou le monitoring. Que des entreprises proposent des applications qui se servent de ces données, qui les monétisent au profit d’exploitants agricoles, d’entreprises de grands travaux, d’opérateurs téléphoniques, et pour de simples fournisseurs de données statistiques. Que nenni.

Pour le moment, les moyens que s’est donnée l’Algérie restent l’apanage des pôles scientifiques ou de recherches. Economiquement, le pays ne les exploite pas assez. Pourtant, beaucoup d’entreprises privées et publiques, qu’elles soient nationales et étrangères, opérant en Algérie dans l’exploitation minière, le pétrole, les travaux hydrauliques, ou la prospection, payeraient pour cela. Ils rémunèrent peut-être d’autres fournisseurs de données géologiques dont nous disposons, faute de pouvoir les acheter en Algérie. Dommage...