TIC VS CHÔMAGE : l’autre match que doit gagner l'Algérie...

Numéro dossier: 82

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Les TIC créent de la croissance

A l’instar de Redouane Hamza, de nombreux acteurs économiques, investisseurs et experts sont unanimes et affirment que  l’économie algérienne doit relever le défi d’investir dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication eu égard à son rôle " important et primordial " dans la croissance et les opportunités de développement qu’elles offrent aux entreprises.

Lors de sa visite à Alger, Jean-Pierre Temime, vice-président du groupe français Orange, en charge de l’innovation et des technologies, a fait remarquer que l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication permet " une croissance de l’entreprise et une croissance de l’économie elle-même ". Et qui dit croissance, dit naturellement création de l’emploi et de la richesse à distribuer pour toute la société. 

" Le secteur de l’économie numérique représente le secteur le plus dynamique de l’économie mondiale, mais les régions du monde sont différemment impactées ", a-t-il affirmé, soutenant que " l’Afrique s’appuie sur les TIC pour gérer sa croissance économique ".

Pour lui, une croissance de 10% en matière de pénétration du mobile créera en Afrique une croissance d’environ 1.5% du PIB. La numérisation des entreprises permettra, a-t-il poursuivi, la création de métiers et usages innovants et transformera leurs fonctions et des secteurs entiers seront totalement reconfigurés.

Cependant, en dépit de son potentiel financier, l’Algérie accuse un retard " énorme " dans ce domaine et n’exploite pas ou pas suffisamment le développement des TIC, notamment Internet, ont souligné amèrement plusieurs participants à une rencontre sur l’économie numérique, organisée récemment par la chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF).

A ce propos, Younès Grar, expert algérien en TIC, a mis l’accent sur la nécessité de mettre en place " un vrai plan de développement numérique " qui passe par la généralisation de l’accès aux réseaux numériques, le développement de l’offre de contenus numériques, la modernisation de la gouvernance et la diversification des usages et des services numériques.


Younès Grar a jugé également "primordial" de passer le flambeau à la jeune génération qui suit plus facilement la grande révolution qui caractérise le monde numérique. Toutefois, cet expert n’a pas caché ses doutes sur l’existence d’une véritable volonté politique du gouvernement de développer les TIC en Algérie. " Est-ce que cette volonté déclarée est réelle ou c’est juste un vœu ? ", s’est-il interrogé.

Lies Kerrar, Président de Hawkama El Djazair et d'Humilis Finance, a insisté, de son côté, sur la modernisation des institutions étatiques et des entreprises, estimant que le problème ne se pose pas en terme technologique, mais plutôt sur le plan de la volonté politique.


Les TIC rapportent des Profits

" L’opération de modernisation est très facile à mener, 3 à 6 mois suffiront pour introduire les TIC au sein d’une institution ou d’une entreprise, mais il faut juste se décider à le faire ", a indiqué cet expert. Pour sa part, le président de l’Association Algérienne des Fournisseurs de Services Internet (AAFSI), Ali Kahlane, a mis en avant la contribution des TIC au développement économique des entreprises et du pays, regrettant toutefois le fait que les sociétés algériennes restaient en retrait de la révolution numérique.

" Aujourd’hui, l’impact de l’utilisation des TIC sur le rendement de l’entreprise n’est plus à démontrer. Certains acteurs ont commencé à tirer profit de leur numérisation ", a-t-il affirmé. Selon cet expert, 13 actions de développement de services en ligne et d’applications en direction des entreprises ont été identifiées pour accélérer l’usage des TIC dans les entreprises, mais " aucune action n’a été lancée ". " Il ne suffit pas de se doter de stratégie de développement à chaque fois, il faut surtout avoir les coudées franches pour les concrétiser ", a-t-il conclu.