Report de la 3G en Algérie: "il ne faut pas voir du politique là où il n'y en a pas"

C'est ce matin, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio Nationale, que le Directeur Général de l'Autorité de Régulation de la Poste et des Télécoms s'est exprimé. Au programme, bien évidemment, ce qui a mis en rogne bon nombre d'Algériens, le n-ième report du lancement de la 3G...



Alors que les opérateurs téléphoniques font tout un tapage médiatique depuis plusieurs mois déjà sur leurs réseaux et leurs futures offres 3G, l'ARPT a une nouvelle fois décidé de reporter le lancement de cette technologie que nous attendons depuis 2004 déjà.

Ce matin, M. Mohamed Toufik Bessaï, DG de l'ARPT, s'est exprimé sur les ondes de la radio nationale pour expliquer ce retard mais aussi pour mettre un terme à toutes les rumeurs qui circulent actuellement un peu partout.

Ce retard est purement du à un souci administratif selon M. Bessaï. " Ce n'est pas du tout une affaire politique comme j'ai pu le lire un peu partout. Il n'y a aucune considération politique dans tout cela. Il ne faut pas voir du politique là où il n'y en a pas. Le décret d’attribution définitive des licences 3G aux trois opérateurs mobiles sera signé aujourd’hui ou demain par le Premier Ministre. Une fois que le décret sera signé, nous recevrons une copie et nous le notifierons immédiatement aux opérateurs ", a-t-il clamé haut et fort. Quant à la rumeur qui stipulait que la 3G sera lancée une fois les élections présidentielles de 2014 passées, " c'est faux. Je reste sans voix en entendant cela. Il n'y a aucune liaison à faire avec cela, il ne s'agit que d'un souci administratif, rien d'autre ", a déclaré le responsable.

" L'ARPT met les bouchées doubles pour lancer cette technologie. La preuve, pour gagner du temps, nous avons déjà commencé à étudier en masqué les offres des trois opérateurs ". Pour faire court, la 3G sera bel et bien lancée aux alentours du 15 décembre, " fin décembre au plus tard ". Les opérateurs étaient au courant de ce report selon Mohamed Toufik Bessaï. " Ils sont au courant de tout car nous sommes en contact permanent avec eux. Ils s'attendaient à ce retard ce pourquoi, ça m'a étonné que certains d'entre eux déclarent être surpris de ce report. C'est limite de la mauvaise foi pour moi ".

Concernant le fait que nous serons obligés d'avoir recours à une deuxième puce pour pouvoir s'abonner à la 3G, M. Bessaï déclare que c'est une décision momentanée. " Le numéro unique sera implémenté ultérieurement, dans trois semestres au plus tard. Nous avons écrit aux opérateurs pour les informer. L'Algérie ne connaît pas la licence unique mais séparée. Qui dit licence séparée, dit régulation séparée. Le numéro séparé est le seul numéro viable sur le plan juridique. Il faut que la jonction technique entre numéro 2G et numéro 3G n'occulte pas les chiffres d'affaires des opérateurs. Si nous avons opté pour un numéro séparé, c'est pour une question de transparence. Les revenus des deux licences 2G et 3G doivent être lisibles pour le régulateur ".

Côté couverture, M. Bessaï a déclaré que d'ici 2016, " les 48 wilayas seront couvertes par au moins l'un des opérateurs. 28 wilayas seront couvertes par au moins l'un des opérateurs à l'issue de la première année ".

Question tarification, " l'internet 3G devra coûter moins cher que la 2G dans un maximum d'une année du lancement et d’activité, et nous veillerons à ce que cela soit respecté par les opérateurs ". Notons que ces derniers ont d'ailleurs pas mal communiqué à ce sujet. Nedjma Ooredoo annonçait d'ailleurs, fin novembre dernier, la 3G au prix de la 2G afin de démocratiser l’utilisation de la 3G auprès de tous les Algériens. Les annonces commençaient à fuser à droite à gauche, ce qui a fait réagir l'ARPT récemment. " Nous avons laissé un temps les opérateurs communiquer librement sur leurs offres et leurs réseaux. Mais à un moment, nous avons ressenti une confusion entre les offres 2G et les offres 3G. Nous avons alors ciblé l'usager via un communiqué afin qu'il ne se laisse pas abuser par la publicité des opérateurs. Nous avons noté une sorte d'exagération qui ne devait pas dépasser certaines bornes ce pourquoi, nous les avons freinés afin qu'ils ne basculent pas vers l'irrégularité ", a commenté Mohamed Toufik Bessaï.

Enfin, ce dernier a abordé un autre point, celui de la portabilité des numéros. Dans bon nombre de pays, l'usager peut faire le choix de changer d'opérateur tout en conservant son numéro de téléphone. Pas en Algérie. Pourquoi ? Parce que " sur le plan de l'observation, la portabilité n'est pas un succès chez nos voisins si l'on se base sur le prépayé. Elle ne toucherait que 1% des abonnés ! Pourquoi alors s'aventurer dans ce chantier sachant qu'il n'intéressera qu'une infime partie des abonnés ? Là où la portabilité intéresse, c'est dans les pays où les offres postpayées marchent plus que les offres prépayées, pas ailleurs ", selon le responsable.

Laissons le mot de la fin à M. Younès Grar, grand expert en télécoms, qui nous offre sa vision des choses...

 

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