Azouaou Mehmel, PDG d’Algérie Télécom : «il y a un très grand retard à rattraper»

Le PDG d’Algérie Télécom, Azouaou Mehmel, n’y va pas par quatre chemins : l’opérateur historique doit se redresser. Dans un entretien accordé au quotidien El Moudjahid, publié lundi 15 octobre, le premier responsable d’Algérie Télécom a fait savoir qu’il était en train de redresser la barre.

 


 Et pour ce faire, « la mue de l’entreprise est engagée », a-t-il fait remarquer. Désormais, il faut dépasser ce « semblant d’immobilisme », a-t-il encore relevé en reconnaissant qu’en « termes de services, d’innovation, on est à la traîne ». « Il y a un très grand retard à rattraper. Par rapport à nos investissements et par rapport à nos réalisations sur le plan des infrastructures parce qu’il n’y a pas eu d’investissements pendant une longue période », a-t-il relaté sur un ton sincère.

Une franchise qui conduit également le big boss de l’opérateur historique à reconnaître qu’il faudra revoir aussi la relation entretenue avec le client. « Il y a aussi un autre chantier. C’est vis-à-vis de notre clientèle. Là encore il y a un très grand retard à rattraper. Il y a une grande fracture qui s’est creusée entre l’entreprise et ses clients. C’est le grand chantier auquel on est en train de s’atteler », a-t-il confié.

Le Monopole, « c’est bien et ce n’est pas bien à la fois » !

Sur un autre chapitre, Azouaou Mehmel a avoué que la situation de monopole dont jouit Algérie Télécom ne lui procure pas que des avantages. " C’est bien et ce n’est pas bien à la fois. C’est toujours bien d’être seul sur un marché si on est intelligent et si on sait profiter de cette situation de monopole. Mais ce qui arrive, c’est qu’on tombe facilement dans l’assurance excessive et après dans la paresse. Pour l’instant, c’est bien et cela donnera à Algérie Télécom la possibilité de se mettre à niveau ".

" Peut-être que le répit que nous n’avons pas eu lors de l’ouverture du secteur va nous permettre de prendre conscience de ce qui se passe réellement car cela ne peut plus durer. Le risque est que si demain il y a un concurrent, un opérateur qui offre les mêmes services, nos clients peuvent nous quitter. Donc il nous appartient de mettre à profit ce petit répit qui ne saurait durer car les enjeux sont énormes sur la société, sur l’économie ", a-t-il analysé dans les colonnes d’El Moudjahid.  

Enfin, le PDG d’Algérie Télécom s’est engagé à améliorer l’accès au haut débit en Algérie car « aujourd’hui, les TIC sont présents » partout dans notre pays. « On ne peut pas imaginer une entreprise qui n’ait pas besoin de connexion, qui fonctionne sans intranet, et qui ne soit pas connectée sur le monde extérieur à travers lnternet. Aujourd’hui le haut débit a été classé comme besoin vital par les Nations Unies. On peut imaginer les retombées sur l’éducation, sur les autres secteurs d’activité. Le rôle d’Algérie Télécom est de mettre à disposition cet outil-là », a-t-il promis en dernier lieu.

 

Amine SAYEH