Samsung Galaxy Tab 2: une deuxième génération enfin utile

« A quoi cela va me servir ? ». « J’ai un PC, je n’ai pas besoin d’autre chose ». « J’ai déjà un smartphone, en quoi un gadget en plus me serait utile ? »… Réactions aussi fréquentes que légitimes quand il s’agit d’appréhender l’achat d’une tablette. La transition au « tout mobile » semble inéluctable. Lente mais sûre, elle dépend des fonctionnalités que peuvent embarquer les mobile devices, ainsi que (oui, encore une fois) de la disponibilité de l’internet mobile à haut débit…l’arlésienne façon .dz

Avec la première génération de tablettes disponibles sur notre marché, une combinaison de prix élevés et de fonctionnalités réduites les réservaient à un usage occasionnel tourné exclusivement vers le multimédia. Que se passe t-il alors quand on augmente leur puissance de calcul, que l’on améliore la qualité des écrans, et que l’on y installe un système d’exploitation intuitif, ouvert, et performant ? Nous avons testé la deuxième génération des tablettes signées Samsung, les bien-nommées
« Galaxy Tab 2 ». Tablettes au pluriel car il s’agit de deux modèles en tous points identiques hormis la taille (7 et 10.1 pouces) que nous avons eu entre les mains pour quelques jours…et elles nous manquent déjà. Sont-elles pour autant indispensables ? A vous de juger :


Tour de piste avant allumage


Simple et pratique, voilà ce que l’on retiendra d’un design extérieur sans fioritures. Il fait le choix d’un plastique mate à l’arrière, arrondi sur les bords, et ne prenant pas les traces de doigts. La prise en main est agréable que ce soit avec les 193.7 x 122.4 x 10.5 mm de la 7.0 pouces, ou les 256.7 x 175.3 x 9.7 mm de la 10.1 pouces. Leur poids respectivement de 345 et de 581 g permet de longues sessions d’utilisation avant de se fatiguer, mention spéciale à la tablette 10 pouces dont les haut parleurs sont à l’avant, ce qui évite de les recouvrir avec les mains. Il n’y a de boutons physiques que celui de l’allumage et du contrôle du volume situés du même côté, et un port microSD pour étendre la mémoire interne de 8 Go de l’autre côté.

Les modèles testés intègrent aussi un port pour carte-SIM, synonyme de 3G, mais le modèle de base n’intègre que le WiFi, et suffit amplement pour l’instant. Pour le reste, un port jack 3.5 mm accepte tous types de casques et…et pas de port USB ! Pas de panique, un port propre à Samsung existe en bas des tablettes et permet de les brancher au PC par un câblé dédié. Ce câble ne servira pas à recharger la tablette, et c’est avec un chargeur, encore une fois dédié, que se fera l’opération. On aurait préféré un port USB plus générique, mais ce n’est qu’un détail.


Un mot (ou plusieurs) sur la configuration


Un coup d’oeil à la fiche technique, et on a droit à un processeur double-coeur cadencé à 1 GHz, un Texas Instruments accompagné d’une RAM d’1 Go. La configuration est honnête et témoigne de sa génération. Etant identique sur deux modèles de tailles différentes, on s’attendait à de meilleures performances sur la tablette 7 pouces, et l’expérience a confirmé le pronostic, mais on y reviendra. Toujours côté chiffres, la résolution de l’écran est de 1280 x 800 pixels pour la 10.1 pouces et de 1024 x 600 pour la 7.0 pouces. Il s’agit d’écrans LCD TFT qui bénéficient de la technologie PLS. Pour ne pas se perdre en termes techniques, disons que le PLS (propre à Samsung, on parlera de technologie IPS pour les autres constructeurs) est ce qui permet d’augmenter l’angle de vision. Un simple écran LCD s’obscurcit si on le tourne, ou les couleurs changent si on ne le regarde pas de face, mais un PLS garde un bon affichage même s’il est vu de biais. Voilà pour la théorie, passons à la pratique.


Interface et navigation : Ice Cream Sandwich fait des merveilles


S’il y a un point sur lequel les Galaxy Tab 2 sont irréprochables, c’est bien l’essentiel, à savoir leur système d’exploitation et la façon dont a été pensée leur utilisation. Un enfant saurait utiliser la machine au bout de quelques minutes. L’OS en question est évidemment Android, et ce, dans sa version 4.0.3 (Ice Cream Sandwich). Toutefois, il bénéficie ici d’une surcouche propre à Samsung, nommée TouchWiz, très convaincante, intuitive, et remarquablement stable. Les « Hubs » sont des espaces dédiés à différents contenus, on trouve un Hub musical, un Hub vidéo, ou encore un Hub dédié aux livres… Leur intérêt est limité dans la mesure où l’obtention du contenu passe par le paiement en ligne (horreur et damnation !) mais heureusement, l’Android Market répond présent, et l’utilisateur algérien peut avoir accès à toutes les applications avec une facilité déconcertante.

En effet, contrairement aux produits Apple, vous n’avez pas besoin de pirater la machine (jailbreaker, rooter…et autres anglicismes) pour pirater les applications, ce qui veut dire que vous ne perdez pas la garantie sur le produit. Comble de joie, les logiciels de torrents et les gestionnaires d’applications existent gratuitement sur l’Android Market, et permettent illégalement et honteusement (et gratuitement, sans paiement en ligne !!) d'installer toutes les applications que vous voulez. 9 applications téléchargées de l’Android Market sur 10 le sont illégalement dans le monde, jusqu’à quand cela restera t-il viable ? Voilà une question bien horssujet.

De retour à nos tablettes, la navigation internet est très agréable. On préférera tout de même installer Firefox comme navigateur. Sur ce point, les deux modèles se distinguent à deux niveaux. La 10.1 pouces offre un confort optimal qui vous fera préférer l’affichage PC, et permet de lire sans avoir à zoomer. La 7.0 pouces mise quant à elle sur une plus grande mobilité, mais surtout sur une fluidité légèrement meilleure. Quelques ralentissements ont été observés quand on travaille en multitâche, et leur présence est d’autant plus importante sur le modèle 10.1 pouces. Rien qui n'handicape vraiment l’utilisateur, mais cela nous rappelle qu’il reste de la marge pour atteindre la tablette parfaite.


Applications : grand public ne veut pas dire tous publics


Avec la puissance des applications Android, les Galaxy Tab 2 gagnent en intérêt. Est-ce utile d’investir dans une tablette ? La réponse est un OUI franc et définitif. On peut avoir des équivalents de suite Office, spécialement conçus pour la prise en main tactile, toutes sortes de logiciels et d’options qui remplacent effectivement la majorité des fonctions d’un laptop. Si vous passez votre temps entre les réseaux sociaux, les vidéos sur internet, le téléchargement de torrents, la navigation web, la musique et les diapos de cours ou de présentation,…une Galaxy Tab 2 vous fera oublier l’ordinateur. Voilà ce qu’est un outil grand public utile, cela dit, grand public ne veut pas dire tous publics.

Une pensée pour les gamers, en partie mis de côté. Il est certes possible de faire tourner des jeux en 2D et certaines applications 3D peu gourmandes de façon correcte…mais si vous voulez installer un Dead Trigger ou un N.O.V.A 3, vous allez avoir une mauvaise surprise. La faute à un chipset graphique trop daté. Quand le Tegra 3 tend à se standardiser, l’ARM Mali 400 MP de la Galaxy Tab 2 ne rivalise pas avec une carte graphique Tegra 2. Il faut tout de même garder à l’esprit que l’on n’achète pas une tablette pour « jouer » avec (en tous cas, pas encore), et que les Galaxy Tab 2 sont peut-être les plus ouvertes et les plus polyvalentes qui soient.


Multimédia : mi figue…mi raisin


Il y a des domaines où les Galaxy Tab 2 excellent. Lire des fichiers audio ou vidéo semble être la première raison d’être de ces tablettes. Soutenue par des logiciels très complets, la lecture est un pur plaisir, et les vidéos HD sont d’une qualité remarquable. Le PLS ne rivalise pas avec le super AMOLED mais tient largement la route et permet d’utiliser la tablette même à l’extérieur. Il y a aussi des domaines où les tablettes ont du mal à convaincre (et ceci est un doux euphémisme) : la capture photo et vidéo. Elles ont tout de même le mérite d’intégrer deux capteurs optiques (une caméra VGA frontale et un APN 3MP à l’arrière), mais on n’en fera aucun usage hormis la visioconférence (qui peut se passer du capteur dorsal).


En conclusion, les Galaxy Tab 2 sont des tablettes de bonne facture, clairement utiles, et qui rendent véritablement service. Leur système d’exploitation Android ICS couplé à TouchWiz est peut être ce qu’il y a de mieux sur le marché en ce moment (nous n’avons pas encore testé Android 4.1 Jelly Bean) et leur configuration, bien que perfectible, a le mérite de faire le job en toutes circonstances. Dans leur gamme de prix, rien ne semble vraiment leur résister, en attendant l’arrivée sur nos terres de la Google Nexus, mais ceci est une autre histoire…à suivre.

ZIOUCHI Oussama