Chine: des prisonniers forcés à jouer à World Of Warcraft !

Cette histoire a été racontée au quotidien britannique The Guardian et est véridique. Dans une prison en Chine, des détenus sont contraints de jouer des heures durant au jeu en ligne World Of Warcraft !



Il était une fois un camp situé dans une province chinoise. Un camp du nom de Jixi où était détenu un homme, âgé aujourd'hui d'une cinquantaine d'années, Liu. Il avait été condamné à cinq ans de prison ferme pour avoir fait tourner des pétitions illégales. Une fois sortie, cet homme a décidé de témoigner et de dire, qu'outre toutes les rudes tâches manuelles qui lui étaient imposées (casser des pierres, creuser des trous, tailler des baguettes et des cure-dents, assembler des couvertures de sièges de voitures,...), les détenus de ce camp étaient contraints de jouer pendant de longues heures, de très longues heures, au jeu en ligne World Of Warcraft ! Pas pour le plaisir, que les fans de ce jeu se rassurent, bien au contraire.

Nous parlons ici de Gold Farming (ou "fermes d'or"). Un business qui consiste à employer plusieurs joueurs qui restent assis de longues heures dans le but d'accumuler des biens virtuels. Des biens revendus ensuite dans des sites de ventes aux enchères ou sur le marché noir. En effet, plus les joueurs jouent, plus ils améliorent le niveau des personnages virtuels (armures, objets,...) que les gardiens de la prison revendaient à des personnes ayant d'autres chats à fouetter que de passer plusieurs heures en ligne pour améliorer leurs personnages. On appelle ces joueurs les "fermiers de l'or virtuel".

"Les chefs de la prison gagnaient plus d'argent en forçant les détenus à jouer en ligne qu'en les obligeant à faire du travail manuel. Près de 300 prisonniers étaient obligés de jouer. Nous travaillions pendant 12 heures d'affilée. J'ai entendu dire qu'ils pouvaient gagner jusqu'à 570 livres par jour. Nous ne voyions jamais l'argent. Ils n'éteignaient jamais les ordinateurs. Si je ne pouvais pas atteindre mon quota, ils me punissaient physiquement. Ils m'obligeaient à rester debout avec les mains en l'air, puis me frappaient quand je revenais dans les dortoirs. On continuait à jouer jusqu'à ce qu'on puisse à peine voir l'écran". Un témoignage accablant.

La Banque Mondiale estime qu'environ 100 000 personnes travaillent pour cette industrie virtuelle dans le monde, dont 80% sont basés en Chine.


ADDAR Samia