« Kaspersky Lab est une locomotive dans son domaine qui gagne en notoriété, grâce notamment à la qualité de ses produits et de ses solutions »

Fort d’une expérience de 14 ans dans la vente de produits IT en France et au Maghreb, Julien Pulvirenti est le Territory Sales Manager Maghreb de Kaspersky Lab. A ce titre, il est chargé de mettre en œuvre la stratégie commerciale de Kaspersky Lab au Maroc et en Algérie. Il a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions.

 


Le piratage en Algérie est un phénomène de grande ampleur touchant le monde de la musique, du cinéma mais aussi celui de la distribution de logiciels. Comment faites-vous pour lutter contre celui que subissent vos produits ?

Kaspersky Lab est un éditeur conscient de la réalité du marché. La meilleure des réponses au piratage reste l’éducation des utilisateurs, la promotion des bons réflexes et le renforcement de l’accessibilité à nos produits. Grâce au travail de nos partenaires, nos solutions sont aujourd’hui reconnues sur le marché et bien référencées. Au regard de la volumétrie des solutions Kaspersky Lab disponibles et achetées sur le marché de manière « officielle », cette stratégie porte ses fruits.
 
Il existe de nombreux antivirus gratuits pour particuliers et le prix d’achat d’une licence d’antivirus reste assez élevé pour le client lambda. Quels sont les arguments que vous mettez en avant pour justifier ce prix face à la gratuité de certains concurrents ?

De nombreuses gratuités sont conçues pour attirer l’utilisateur et lui vendre par la suite des solutions payantes, car plus complètes. Dans notre secteur, l’innovation technologique est un investissement continu qui permet de proposer des produits performants et adaptés à des usages en évolution, comme la mobilité ou le multi-écrans. Ces produits répondent en outre aux préoccupations actuelles des parents et des « shoppeurs» en ligne, par exemple. Nos produits reflètent la prise en compte de ces préoccupations. Chacun est donc adapté aux utilisateurs et à leurs besoins, et a nécessité en ce sens des investissements technologiques et humains élevés. L’essentiel est donc de trouver le bon positionnement.

Kaspersky Lab est un expert dans son domaine depuis plus de 15 ans. Nous sommes régulièrement en tête des différents tests menés auprès du grand public, et parmi les trois leaders mondiaux dans le Magic Quadrant pour nos solutions Entreprises. Nous apportons ainsi des réponses d’experts aux préoccupations des utilisateurs, qu’ils soient des particuliers ou des entreprises, et ce dans un environnement où les cyber-menaces sont de plus en plus présentes.
 
Il a été reproché à vos antivirus d’alourdir le fonctionnement des ordinateurs et retarder le démarrage. Est-il possible d’alléger vos programmes tout en conservant la même qualité de détection et de fonctionnement ?

C’est le cas depuis longtemps. Le ressenti exprimé aurait pu être justifié il y a quelques années mais aujourd’hui, grâce à notre savoir-faire et à la coordination de notre moteur, notre technologie heuristique et notre cloudKSN, la qualité de détection est optimisée sans jamais ralentir le fonctionnement de l’ordinateur. Prenons une image pour évoquer plus précisément le ratio « lourdeur-sécurité » : pour sécuriser son logement, il vous faut fermer les portes, les fenêtres et les volets, mettre des verrous et une alarme. Cela prend évidemment plus de temps que de laisser sa porte et ses fenêtres ouvertes. Mais est-ce sécurisé pour autant ? Bien sûr que non. C’est pourquoi, nous offrons un compromis qui est actuellement l’un des meilleurs du marché.
 
La migration de l’usage d’Internet des PC standards aux tablettes et smartphones redéfinit le marché informatique. Le risque d’infection existe-t-il aussi sur ces appareils ?

Les dernières études montrent une explosion des menaces sur les smartphones et les tablettes. Les terminaux mobiles sont devenus aujourd’hui de véritables ordinateurs de poche et sont de ce fait des cibles très prisées des cybercriminels. En outre, la frontière entre les vies professionnelle et personnelle se brouillant, notamment en raison de l’utilisation intense des médias sociaux, de la mobilité et du « Bring your own device », l’utilisateur peut aussi devenir « une porte » d’entrée vers le réseau de l’entreprise.

L’Algérie est exposée et son exposition évoluera en fonction de l’optimisation du déploiement de la 3G et de l’augmentation du taux d’équipement des foyers. Notre rôle, ici, est de sensibiliser et d’éduquer aux risques liés à ces nouveaux outils en mettant à disposition contenus, recherches, conseils et experts, en complément de nos solutions et formations.

Quels sont les principes de base que doit appliquer l’utilisateur pour éviter les attaques malveillantes ?

Il y a des règles simples à suivre, comme celles que l’on respecte dans son quotidien. Il faut faire attention à ne pas aller dans des endroits que l’on ne connait pas, il faut aussi éviter de partager ses données personnelles et bancaires avec des inconnus. Il faut en outre régulièrement mettre à jour son logiciel et changer son mot de passe. Par exemple, 123456 n’est pas un mot de passe fort ; les codes constitués à partir de votre date de naissance ou du prénom de vos parents, que l’on peut trouver sur Internet, ne le sont pas non plus. Lors des paiements en ligne, il faut également toujours s’assurer de la présence du cadenas et de la mention « https » dans la barre d’adresse. De nombreux sites web sont enfin de faux sites. Quelques recherches sur les témoignages d’utilisateurs, sur la présence ou non de conditions générales ou encore la réactivité du service client, peuvent s’avérer salutaires avant de procéder à des achats sur Internet.  

On parle souvent de l’introduction prochain du paiement en ligne. Cela ne risque-t-il pas d’augmenter le nombre d’arnaques et de piratages qui guettent les Algériens sur la toile ?

On reste dans la même logique. Plus il y a d’utilisateurs, plus il y a de services disponibles, plus l’attrait des cybercriminels est grand. Ils sont attirés par  la masse des données personnelles disponibles ainsi que les coordonnées bancaires et les informations accessibles. Le tout est de savoir se protéger en appliquant les règles de sécurité et en s’équipant de solutions de sécurité légitimes et officielles.
 
Qu’en est-il de l’espionnage économique en Algérie grâce à l’infiltration de réseaux informatiques? Est-ce une pratique qui se développe dans notre pays ?

Au cours de ces dernières années, le paysage des menaces informatiques s’est largement complexifié. De nombreuses campagnes de cyber-espionnage ont été  mises à jour par notre équipe d’experts dédiée à l’analyse des nouvelles menaces cybernétiques, le GReAT (Global Research & Analisys Team). Certaines ont révélé des cibles dans les pays du Maghreb. Ainsi, pour transformer les entreprises et les administrations en acteur de leur sécurité, et leur permettre d’assurer la protection de leurs activités et données, Kaspersky Lab a dévoilé cette année une nouvelle gamme de nouveaux services de « cybersecurity intelligence ».

Il s’agit d’un portefeuille enrichi de solutions et de services de protection des environnements virtuels et de prévention des fraudes basés sur des technologies intelligentes. Intelligence, formations et services d’e-réputation pour identifier les menaces, gérer les risques et optimiser la protection des Systèmes d’Informations sont maintenant disponibles. Nous ne proposons pas qu’un simple antivirus; nous proposons de l’expertise et de la sécurité pour des solutions adaptables à un paysage global en constante évolution. De plus, dans notre philosophie de transmission, nous avons un module d’enseignement en cyber-sécurité qui peut aussi être dispensé par nos experts internationaux du GReAT.

Il faut noter aussi que d’autres problèmes surgissent, liés à des aléas corrigeables, mais qui laissent la porte « grande ouverte » aux cybercriminels, lorsqu’ils ne sont pas traités. Par exemple, l’utilisation de Windows XP sans solution de sécurité représente un réel risque. Microsoft n’ajoute plus de nouvelles fonctionnalités à ce logiciel et le dernier patch pour les nouvelles vulnérabilités et menaces a été livré au printemps dernier. Bien que vous puissiez continuer à utiliser XP, les patchs ne sont plus disponibles, ce qui signifie que les failles dans sa sécurité ne seront plus corrigées. Les ordinateurs ainsi équipés et non sécurisés courent donc un plus grand risque. Malgré la fin du support, nos études montrent que 16.37 % des clients de Kaspersky Lab ont travaillé sur des ordinateurs exécutant Windows XP, et que ce système est le plus répandu au Vietnam, en Chine, en Inde, en Espagne et en Algérie.


Le Cloud Computing est un service de plus en plus prisé par les entreprises en quête de flexibilité dans la gestion de leurs données. Mais ce service pose aussi la question de la sécurité de ces données. Ce risque est-il réel ? Que peut apporter Kaspersky dans ce domaine ?

A la question « ce risque est-il réel ? », je pense que la récente « affaire » de la fuite des photos de célébrités vous apporte un élément de réponse concret ! Le risque zéro n’existe pas. A partir du moment où vous transportez ou stockez de l’information à l’extérieur de votre entreprise, le risque existe aussi. L’entreprise ou l’organisme qui met en place un Cloud a des obligations de moyens. La création d’un Cloud est basée sur des principes d’implémentations, de protocoles et de règles de sécurité.

Mais l’entreprise et les employés-utilisateurs ont aussi des responsabilités afin de garantir la sécurité de leurs entreprises : ne pas utiliser de clés USB dont on ne connait pas la provenance, fournir des mots de passe forts et des fichiers cryptés sont ainsi trois exemples de règles de bonne conduite  à respecter pour maximiser la protection des données. En entreprise, comme partout ailleurs, notre rôle est de sécuriser efficacement les données de l’entreprise et de sensibiliser les utilisateurs aux risques encourus.
 
Auriez-vous des chiffres concernant le nombre d’entreprises auxquelles vous fournissez des solutions de protection en Algérie et le nombre de licences pour particuliers que vous avez vendu ?

Notre chiffre d’affaire mondial est en croissance de 6% cette année avec un résultat de 667 millions de dollars USD. La compagnie regarde le marché dans sa globalité, et ne communique pas de chiffres « locaux ». Si vous échangez avec les principaux acteurs, vous constaterez que Kaspersky Lab est une locomotive dans son domaine qui gagne en notoriété, grâce notamment à la qualité de ses produits et de ses solutions, ce qui illustre parfaitement notre capacité reconnue en R&D.