Comment fonctionne la réalité augmentée ?

La réalité, ce concept capable d’habiller notre vécu d’une touche de rationalité, de sécuriser nos mouvements et adoucir l’écume de l’inconnu qui fait échouer nos assurances. Pourtant, on ne s’en contente plus !

Il ne nous suffit plus de s’émerveiller devant la consistance de l’univers, on veut y greffer notre petite touche personnelle. Poussée par un narcissisme portatif qui placarde son miroir à tout bout de champs, voire simple étape dans le processus de surinformation, où l’ignorance est banni à coups d’appareils connectés et de bases de données. Le résultat est donc la naissance de la réalité augmentée, un moyen de superposer nos connaissances et le monde qui nous entoure, de prolonger le harnais de sécurité technologique même loin de toute prise électrique !

Comment ça marche ?

Il faut bien comprendre le principe de réalité pour appréhender son augmentation. Mieux vaut ne pas se faufiler entre philosophie et physique, car cet alliage a tout de la nitroglycérine de l’esprit ! La réalité est simplement ce que notre corps perçoit à travers nos sens, cette réalité est modulable car notre vision des choses est fort relative. La réalité augmentée concerne actuellement principalement le domaine du visuel, et a profité de la formidable avancée des modulations 3D et de l’intégration d’images de synthèse à l’écran. On peut bien admirer cela au cinéma, où la plupart des Blockbusters hollywoodiens intègrent des images de synthèse, mêlant réel et virtuel pour créer un paysage plus riche et intégrer des éléments concrètement inexistants.


Les applications visuelles simples et accessibles au commun des mortels ont lieu en trois étapes. Tout d’abord une caméra capte le flux vidéo qui définira l’environnement dans lequel seront intégrés les éléments virtuels. On traite l’image en y introduisant correctement ces derniers. Enfin, un écran affiche en temps réel une retransmission de la nouvelle réalité « augmentée ». Pour jouir d’une réactivité instantanée, les nouveaux éléments ont besoin de références et d’être correctement placés. Ceci fut le souci principal des pionniers de cette technologie. Il fallut d’abord installer des capteurs capables de fournir des informations sur la disposition de l’environnement 3D. Puis un seul référentiel fut utilisé, qui permettait au système de s’en servir comme repère pour après opérer les calculs nécessaires au positionnement des objets autour.

Finalement, avec la sortie des Google Glass et les progrès opérés sur la reconnaissance visuelle (faciale, oculaire,…), la réalité augmentée est devenue réellement indépendante de l’environnement extérieur et on peut imprimer sur son regard n’importe quoi et surtout n’importe où !


Il existe aussi un principe inverse nommé réalité diminuée, qui consiste à retirer des éléments pour simplifier notre perception des choses. Il s’agit là de remplacer une partie de notre environnement avec des images en continuité avec ce qui entoure cette zone « éliminée ».

Quelques applications de cette technologie

La possibilité d’enrichir notre réalité perçue a bien entendu suscité l’intérêt d’un grand nombre d’entreprises et d’organismes. Les marques s’en servent pour promouvoir leurs produits et des campagnes publicitaires spectaculaires ont souvent eu comme rampe de lancement la réalité augmentée. Cette technique permet d’intégrer un produit à l’environnement immédiat du client et lui faire vivre une expérience anticipée. Ainsi, avant d’acheter un canapé, il est possible de voir à quoi ressemblera son salon avec, tout comme on peut essayer divers vêtements ou lunettes avant de passer à la caisse.


Tout cela s’opère par le placement du produit sur l’image retransmise à travers un écran ou des lunettes. Il est aussi possible de choisir les variantes de ce que l’on compte acheter, les différentes couleurs ou les différents modèles, sans passer par une panoplie de « vrais » produits.

Une autre application plus large réside dans l’usage de la réalité augmentée au bénéfice de l’éducation, ce qui rendrait cette dernière plus interactive. On peut imaginer des reconstitutions et des tutoriels être exécutés grâce à cette technologie qui inviterait dans une petite classe, des éléments qu’on ne pourrait réellement apporter. Tout comme il serait possible de faciliter l’apprentissage, à travers la mise à disposition d’informations sur tous les objets qui croiseraient le regard de l’élève ou l’usage de marqueurs dans les livres.

Le jeu vidéo y voit son avenir

Le monde des jeux vidéo y voit aussi un tremplin pour augmenter le réalisme de ses simulations virtuelles. On intègre ainsi des éléments du jeu dans le salon de Gamer qui peut ainsi interagir avec eux et rendre palpable son expérience ludique. Microsoft a réalisé une grande percée dans ce domaine avec son Kinect, doté d’un système de reconnaissance de mouvement et d’une caméra. Un véritable marché a ainsi pu être créé pour les développeurs et les studios, qui ont cessé de travailler pour une niche d’avant-gardistes mais pour l’ensemble des possesseurs de Xbox 360, ce qui représente un investissement juteux.


Certains y voient l’évolution naturelle des jeux vidéo qui s’affranchiront enfin des manettes, afin de réellement plonger le joueur dans le monde virtuel qu’on lui propose. Il sera possible de vivre des batailles ou des combats de boxe chez soi et avec son propre mobilier. Jouer à domicile n’aura jamais eu autant de sens dans le jeu vidéo ! Les récentes Google Glass sont le point culminant de cette course à l’innovation. Elles réunissent la plupart des fonctionnalités citées auparavant et les réunissent dans une paire de lunettes qui rendra l’ignorance obsolète.
 
Un danger ou une formidable avancée ?

Vous sortez de chez vous et voyez au loin un inconnu avançant, vous enfilez alors vos lunettes et voilà que vous accédez à toutes les informations le concernant. Voici le scénario futuriste auquel nous risquons d’assister tôt ou tard si l’avancée technologique reste constante. Une véritable disparition de la vie privée et de la découverte innée, fini le doute ou le questionnement, vous saurez tout sur ce que vous voyez. On peut imaginer une immense base de données qui regroupera la plupart des connaissances humaines pour alimenter un système de réalité augmentée interconnectée, nourri par l’expérience de chacun.

Qu’en sera-t-il de l’apprentissage s’il est possible d’accéder à toutes les informations qu’on souhaite? Imaginez qu’un moteur de recherche est constamment à votre disposition ! Ceci est le doux rêve des Transhumanistes qui voient en la technologie le salut de l’homme, dont l’enveloppe corporelle serait un fardeau inadapté à nos progrès. En conséquent, ils prônent son utilisation pour améliorer nos capacités et nous en faire profiter plus amplement.

En attendant que ces projections se réalisent…ou pas, profitons des effets peu toxiques de la réalité augmentée, qui pourrait bien un jour devenir tout simplement notre « Réalité ».